La fable se compose de manière classique d'un récit qui s'étend des vers 1 à 21 et d'une morale, des vers 22 à 25. Le récit porte sur une action passée, avec des verbes au passé simple (« fallut » v4, « reprit » v11) et à l'imparfait (« se baissait » v5), mais dont l'époque est indéterminée : « Un jour » (v1). Mises à part les occurrences mentionnées plus haut de verbes au passé, le narrateur utilise le présent de narration, ce qui rend l'action plus vivante : « deux pèlerins [...] rencontrent / une huître » (v1-2) (...)
[...] Elle apparaît pour se substituer à la violence physique, car le pèlerin dit juste après avoir pouss[é] son compagnon, mais devient elle- même l'expression de la perversion des rapports : le dialogue ne fonctionne que sur des reprises, des répétitions, comme en témoigne le champ lexical de la vue, avec apercevoir verra vue (deux fois), œil l'enjeu de la discussion étant de déterminer qui a vu l'huître en premier pour pouvoir la manger. La fable met donc en scène une parole sans fin, pervertie ; Perrin Dandin mange l'huître car lui ne rentre pas dans cette discussion stérile. Il est à noter aussi que les personnages qui défendent si fermement leur position au sein du dialogue, en opposant les pronoms personnels je l'ai vue avant vous vous l'avez vue, et moi [ ] n'ont pas de nom, contrairement au juge Perrin Dandin. [...]
[...] Mises à part les occurrences mentionnées plus haut de verbes au passé, le narrateur utilise le présent de narration, ce qui rend l'action plus vivante : deux pèlerins [ ] rencontrent / une huître (v1-2). Le récit est par ailleurs très bien structuré. Les vers 1 à 4 présentent les personnages, les pèlerins et ce qui deviendra l'objet de la discorde, l'huître à propos de laquelle il fallut contester». Les vers 5 à 14 développent cette contestation dans un dialogue rapporté. [...]
[...] Conclusion L'Huître et les Plaideurs est une fable particulièrement divertissante, car le récit en est simple, allègre et constamment ironique. La Fontaine s'amuse en effet à disqualifier ses personnages, notamment dans leurs discours, révélateurs de la bêtise des plaideurs ou de la rouerie du juge. Mais si la fable paraît facile, elle aborde en réalité des notions relativement complexes. La Fontaine cherche à montrer l'origine de la justice : elle est nécessaire à la société car les hommes sont incapables de vivre ensemble en réglant eux-mêmes leurs différends. [...]
[...] Mais la justice est paradoxale : si elle est indispensable à la société, elle est en fait nuisible pour les particuliers qui ont recours à elle, et La Fontaine se montre très virulent dans la satire des juges, représentants du système judicaire. [...]
[...] Les arguments avancés n'en sont pas réellement, et sont empreints de mauvaise foi : il s'agit tout d'abord de savoir qui a vu l'huître en premier, puis l'un des deux pèlerins fait une concession : vous l'avez vue ; et moi je l'ai sentie ce qui déplace le débat ; celui-ci pourrait alors être sans fin. La parole ne sert pas à opposer de vrais arguments, et prend ici, par les répétitions et la mauvaise foi des personnages, un aspect comique. [...]
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