Il s'agit d'un des textes majeurs de Ponge, dont l'originalité est de laisser percevoir le travail poétique en train de se faire. D'ailleurs, c'est Ponge lui-même qui déclara « je suis déterminé par le mot huître ». On trouve un réel travail sur l'huître, qui fait figure de sapate, et par lequel il essaye d'adopter ses moyens d'expression poétiques à la réalité de l'huître. Ainsi, le texte reprend la terminaison en « -âtre » et l'accent circonflexe qui miment phoniquement le mot, de même que le redoublement des consonnes miment l'aspect bivalve de l'huître. Dans ce poème en prose, l'huître sert de prétexte à une morale à la manière de La Fontaine et illustre la création poétique. L'étude de ce poème se fera selon la succession des paragraphes, le premier traitant de l'apparence de l'huître, le second de son intérieur, et le dernier de sa perle.
[...] Cette perle rare est alors l'exceptionnalité dans le travail d'écriture. On peut comprendre alors ce poème comme une mise en garde du lecteur qui blesse le texte, mais où l'ouverture peut parfois déboucher sur la compréhension du texte. Conclusion (thèmes) L'appel à l'homme de ne pas traiter les objets n'importe comment. Ponge lui reproche de considérer les objets seulement dans leur utilité Il y a un trésor à chercher dans un texte, même si la réussite est rare l'idée chez Ponge que l'objet est au-delà de l'objet. [...]
[...] On comprend mieux alors l'image des cieux d'en-dessus [qui] s'affaissent sur les cieux d'en- dessous l'huître fonctionne comme le monde, mais son ouverture déclenche la catastrophe. C'est la violence de l'homme qui dénature l'huître. La restriction pour ne plus que suggère que l'ouverture a été violente. La dénaturation de l'huître est irréversible: on passe de mare à sachet ce qui se cesse de réduire le monde de l'huître. Les adjectifs visqueux et verdâtre soulignent la répulsion que l'on peut avoir face à l'huître. [...]
[...] "L'Huître" de Francis Ponge, poème en prose tiré du "Parti pris des choses" Il s'agit d'un des textes majeurs de Ponge, dont l'originalité est de laisser percevoir le travail poétique en train de se faire. D'ailleurs, c'est Ponge lui-même qui déclara je suis déterminé par le mot huître On trouve un réel travail sur l'huître, qui fait figure de sapate, et par lequel il essaye d'adopter ses moyens d'expression poétique à la réalité de l'huître. Ainsi, le texte reprend la terminaison en -âtre et l'accent circonflexe qui miment phoniquement le mot, de même que le redoublement des consonnes miment l'aspect bivalve de l'huître. [...]
[...] L'anomalie syntaxique de la phrase attire l'œil sur très rare ce qui valorise le caractère exceptionnel de la perle. À travers l'expression une formule à perle on retrouve un aspect jeu dans les mots auquel Ponge est attaché. La formule rappelle d'une part la formule magique qui fait apparaître la perle, mais si on se réfère à nouveau à l'étymologie, il faut rappeler que formula signifie petite forme (comme la perle), et que celle-ci est rattachée à la beauté (forma, ae: la beauté). [...]
[...] À partir de pourtant on peut l'ouvrir Ponge annonce le passage à l'ouverture de l'huître. L'usage du pronom impersonnel on permet de référer à l'expérience de tout un chacun et ainsi de créer une complicité avec le lecteur. Ponge fait ici une véritable démonstration de l'ouverture qui se présente à la manière d'un mode d'emploi: il faut la tenir se servir . Ponge se fait donneur de recette l'injonction il faut solennise l'ouverture. Avec cette démonstration, l'huître devient COD, c'est-à-dire qu'elle fait pleinement figure d'objet de l'homme. [...]
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