Durant sa tirade, Ruy Blas critique violemment ses ministres, corrompus et avides de pouvoir. Pour ce faire, il utilise des arguments ad hominem : "Et vous vous disputez à qui prendra le reste !" au vers 4. Par l'utilisation de ces arguments, il s'attaque directement à ses ministres, et les tient pour responsables de la situation précaire de l'Espagne (...)
[...] Victor Hugo Ruy Blas, Acte III scène 2 * * * * * Ruy Blas est une pièce de théâtre rédigée en 1838 par Victor Hugo, écrivain et dramaturge du XIXème siècle. L'engagement d'Hugo dans ses œuvres est une réalité qui se ressent dans cette pièce, dans laquelle l'auteur, par l'intermédiaire de son personnage éponyme Ruy blas, critique ouvertement la corruption politique. L'étude ce texte montrera en quoi Ruy Blas fait l'éloge du célèbre empereur espagnol Charles Quint à travers la critique de son gouvernement. [...]
[...] Ainsi, en vantant la grandeur et la puissance de Charles Quint, ainsi qu'en insistant sur la grandeur de l'Espagne durant le règne de l'empereur, nous pouvons affirmer que Ruy Blas fait l'éloge de Charles Quint dans sa tirade. L'examen de ce texte a donc permis de montrer qu'à travers sa critique acerbe des ministres, Ruy Blas fait l'éloge de Charles Quint. Il est possible de comparer sa tirade à l'éloge funèbre de Jean Bousquet, également rédigée par Victor Hugo. En effet, dans ces deux textes, le blâme d'un aspect politique nourrit l'éloge d'un personnage historique. [...]
[...] Pour cela, seront étudiés la dimension religieuse et l'aspect divin de cet éloge. En effet, nous pouvons remarquer que Ruy Blas s'adresse directement dans sa tirade à Charles Quint, pourtant décédé. Il confère ainsi une sorte d'immortalité à l'empereur, dont la grandeur ne mourra jamais. De plus, nous pouvons relever deux questions adressées à l'empereur, aux vers 10 et 23. Dans chacun de ces questions, nous pouvons relever l'apostrophe ô généralement utilisée dans des invocations, ou pour s'adresser aux dieux. [...]
[...] La critique de Ruy Blas passe également par une critique de l'organisation du pays, résultat du travail des ministres. Ainsi, au vers 12, le personnage désigne l'Espagne comme Ce royaume effrayant, fait d'un amas d'empires Le terme amas accentue l'idée de désorganisation, de désordre. De plus, l'enjambement du verbe penche au vers 13 met l'accent sur la conséquence de cette désorganisation. Ruy Blas ne critique donc plus directement les ministres : il s'attaque au travail qu'ils effectuent. La satire que Ruy Blas fait de ses ministres passe aussi par des comparaisons entre l'Espagne sous le régime de Charles Quint, et l'Espagne à l'époque de l'énonciation. [...]
[...] Nous pouvons ainsi relever deux types de métaphores : des métaphores animales et des métaphores astronomiques. Premièrement, au vers le peuple espagnol est dit Triste comme un lion mangé par la vermine Cette métaphore s'inscrit dans un registre pathétique : elle permet d'apitoyer le lecteur sur le sort du peuple espagnol, sort qui n'est que la conséquence du travail des ministres. Ce registre contraste avec le reste du discours, principalement construit autour du registre polémique. Ruy Blas a donc recours à plusieurs types de registres pour formuler sa critique. [...]
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