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D'importantes didascalies fixent le cadre, d'abord le lieu : le salon de Danaé, dans le Palais du roi à Madrid, au XIXème siècle.
Le décor est détaillé : "grande fenêtre à châssis doré et petits carreaux", "longue galerie [...] masquée par d'immenses rideaux", "une petite porte", ce qui suppose un complot possible.
Le lecteur apprend aussi que "l'ameublement" est magnifique dans le goût "demi flamand", du temps de Philippe IV. Certains objets de ce décor sont précisés : "une table", "un fauteuil", "ce qu'il faut pour écrire", objets utiles pour l'écriture de la lettre d'amour à la reine et de la lettre qui annoncera que le roi a tué six loups. (Acte I, Scène 3, Acte II, scène 3). L'aspect majestueux du décor se retrouve dans les costumes.
Don Salluste est vêtu de velours noir. Il a "la toison d'or au cou". Il porte "une épée à grande coquille et un chapeau à plumes blanches", son statut social est donc défini : c'est un Grand d'Espagne, il appartient à la noblesse. La décoration qui lui a été attribuée le présente comme un des hommes les plus méritants. Cependant, son costume noir symbolise l'ombre, le mystère, le mal. Par ailleurs, il entre par la petite porte, cet indice surprend également le spectateur.
C'est bien lui qui apparaît en premier, ce qui respecte son statut social. Il est sur scène avec Gudiel, celui-ci est d'un rang inférieur, il appartient cependant à la noblesse puisqu'il porte une épée mais il est au service de Don Salluste "porte une cassette et divers paquets". Don Salluste le tutoie. En effet, ils ont un passé commun : "Toi dont je suis l'élève et qui depuis vingt ans/ M'as aidé, m'as servi dans les choses passés" (v.32-33). Il a participé à l'ascension sociale de Don Salluste, ici il a plutôt le rôle d'un confident de tragédie. C'est lui qui pose la question la plus importante "D'où vient le coup, monseigneur ?" (v.12)
Ruy Blas, lui, apparaît "en livrée de valet, tête nue et sans épée", ce qui semble paradoxal au spectateur/lecteur puisqu'il est le personnage éponyme et aussi parce que son prénom est constitué d'une alliance, d'un prénom populaire "Blas" et d'un prénom plus noble "Ruy" (...)
[...] Mais cette voix du peuple, éclairée par l'amour est otage d'une livrée de valet et d'un maître attaché à perdre la reine en lui donnant son laquais pour amant Victor Hugo présente ici, à son public, dès les premiers instants de sa pièce, un drame où le mal force le bien à le servir et où le grotesque se fait l'allié de la tragédie (Victor Hugo) C'est précisément de ce drame romantique qu'est extrait l'acte scène la scène d'exposition du livre. Une scène d'exposition 1. Elle est informative. [...]
[...] (v.23-24) ou de gradations ternaires renvoyé, disgracié, chassé ! Enfin, la métaphore filée de l'ombre : une sape profonde, obscure et souterraine ! . profondeur du puits (v.36), disparaître (v.25), la récurrence du terme venger témoignent de sa soif de vengeance. Sa détermination s'exprime non seulement avec le futur proche : Je vais construire (v.28), Je vais aller (v.37) je vais dire (v.40) associé à la récurrence du verbe vouloir je ne veux pas (v.25) je veux (v.25 et 44). [...]
[...] Par ailleurs, il entre par la petite porte, cet indice surprend également le spectateur. C'est bien lui qui apparaît en premier, ce qui respecte son statut social. Il est sur scène avec Gudiel, celui-ci est d'un rang inférieur, il appartient cependant à la noblesse puisqu'il porte une épée mais il est au service de Don Salluste porte une cassette et divers paquets Don Salluste le tutoie. En effet, ils ont un passé commun : Toi dont je suis l'élève et qui depuis vingt ans/ M'as aidé, m'as servi dans les choses passés (v.32-33). [...]
[...] Ce personnage supposé principal sort immédiatement ce qui surprend également le spectateur. De plus, il est présenté en dernier dans les didascalies. - Les liens qui les unissent : Don Salluste est le maître puissant, brutal ; ce personnage autoritaire prend la parole en premier pour donner un ordre : fermez la porte, - ouvrez cette fenêtre (v.1) Il se présente lui-même comme Le président haï des alcades (v.16), c'est à dire injuste. Il revendique cette haine, il aime faire souffrir dont nul ne prononçait le nom sans épouvante (v.17) ; ce qui surprend le spectateur puisqu'il a le titre du ministre de la justice. [...]
[...] La raison de son départ forcé et de sa déchéance, il ne la comprend pas : c'est un coup de foudre (v.3) chassé (v.10) renvoyé, disgracié, chassé ! (v.4). En effet, ce personnage sans scrupules n'éprouve que du mépris pour la jeune femme qu'il a séduite. Il en parle comme d'une prostituée une fille de rien (v.8) ou en termes péjoratifs amourette donzelle (v.9) créature (v.11) et ne la considère pas comme une femme puisqu'elle n'est pas de sa condition une suivante (v.8). Il banalise sa faute pour une amourette (v.6). [...]
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