(...)
- Les didascalies mettent en évidence l'impossibilité du dialogue. L'échange est à chaque fois interrompu comme le suggèrent les phrases inachevées "la guerre éclatera... [...] (v.364)", "Fait dire à l'empereur que je lui tiendrais tête..." (v.370).
- De plus, Ruy Blas reçoit des ordres comme un laquais : "ramassez-moi mon mouchoir" (v.371). Don Salluste interrompt ce faisant Ruy Blas : "Vous disiez ?" (v.371), pour le déstabiliser. Ruy Blas se sent donc très humilié, il essaie vainement de convaincre Don Salluste "avec effort", "comme à la torture", alors qu'en face de lui Don Salluste se présente très à l'aise "mettant le mouchoir dans sa poche", "nonchalamment".
Par trois fois, Ruy Blas tente de convaincre Don Salluste "reprenant, et essayant de convaincre Don Salluste" et de lui faire partager son idéalisme politique "Excellence, écoutez" (v.368), "Le Salut de l'Espagne est dans nos probités" (v.368).
- Il souhaite lui montrer qu'il est digne de la position qu'il occupe et de lui prouver sa puissance : "oui, L'Espagne à nos pieds". Le pronom possessif "Nous" s'oppose à la réplique de Don Salluste "Chacun pour soi" (v.355).
- D'ailleurs, cet alexandrin brisé, (v.355) révèle la déchéance morale du noble. Pourtant, Ruy Blas a une véritable vision politique, il s'affirme comme un stratège : "Il va falloir mettre une armée en campagne" (v.358).
- Les verbes de volonté mettent en relief sa puissance "il le faut" (v.359).
Ainsi -> cette tirade révèle à Don Salluste à quel point Ruy Blas échappe à son emprise et combien il est dangereux non seulement par son pouvoir, son intelligence mais aussi par ses valeurs "Sauvons ce peuple !" (v.365), "l'intérêt public demande qu'on s'oublie" (v.373) même si Don Salluste réduit en poussière le discours généreux de Ruy Blas (...)
[...] ( Ruy Blas joue un rôle, il est devenu ici, le personnage qu'il représente, nous avons affaire à une mise en abyme, à du théâtre dans le théâtre, mais surtout à une inversion des valeurs puisque c'est le valet qui est héroïque et le grand d'Espagne qui est mesquin. Cependant, c'est Don Salluste qui emporte le duel oratoire, c'est lui qui a la parole en dernier et c'est lui qui dénigre Ruy Blas avec des termes dévalorisants : petit génie (v.378), pédant (v.378) pour annihiler un valet trop intelligent Ainsi, prendre la parole de façon pertinente ne signifie pas prendre le pouvoir : les arguments de Ruy Blas n'ont aucun poids puisque Don Salluste ne veut pas les entendre à cause de ses préjugés de castes mais aussi et surtout parce qu'il lui faut briser Ruy Blas pour accomplir sa vengeance. [...]
[...] L'évolution de l'action est marquée par des didascalies qui mettent en relief le désespoir croissant de Ruy Blas se rassurant un peu Ruy Blas, pâle de honte et de désespoir hésite un moment le suit des yeux comme à la torture, hésite encore avec effort Au début du passage, Don Salluste semble s'adresser à Ruy Blas d'égal à égal. Il lui fait remarquer son rang : Regardez vos blasons, don César (v.351) avant de lui reprocher de trahir sa condition de noble : Les loups pour nuire aux loups (v.353). Dès la première phrase, il le désigne par son nom d'emprunt. [...]
[...] - D'ailleurs, cet alexandrin brisé, (v.355) révèle la déchéance morale du noble. Pourtant, Ruy Blas a une véritable vision politique, il s'affirme comme un stratège : Il va falloir mettre une armée en campagne (v.358). - Les verbes de volonté mettent en relief sa puissance il le faut (v.359). Ainsi ( cette tirade révèle à Don Salluste à quel point Ruy Blas échappe à son emprise et combien il est dangereux non seulement par son pouvoir, son intelligence mais aussi par ses valeurs Sauvons ce peuple ! [...]
[...] Ruy Blas, Victor Hugo - Acte III, scène 1ère partie avec Don Salluste et Ruy Blas Cet extrait se situe à la scène 5 de l'acte III. Ruy Blas, déguisé en noble est au sommum de son ascension. De plus, il est le favori de la reine qui l'a fait nommer Ministre et Duc d'Olmedo ; enfin, dans le passage précédent, elle a répondu par un acquiescement à sa déclaration d'amour. C'est alors que Ruy Blas, ivre de bonheur se trouve brusquement face à son ancien maître Don Salluste ; six mois auparavant, celui-ci l'a fait Don César de Bazan, grand seigneur d'Espagne puis il a disparu. [...]
[...] oui, l'Espagne à nos pieds (v.371), ce chiasme met en relief son seul intérêt Un orateur de talent Tel un héros exalté, il utilise des phrases nominales et se sert du registre lyrique l'Espagne à nos pieds/ et l'intérêt public demande qu'on s'oublie (v. 372-374) Sauvons ce peuple La métonymie : toute nation (v.374) traduit bien son idéal de sauver l'Espagne. Quand il parle de l'Espagne, c'est de tout un peuple qu'il parle. Dans le terme salut (v.372) et bénit (v.374) et aussi Sauvons (v.375) à une connotation épique s'ajoute une connotation religieuse L'idéalisme de Ruy Blas s'affirme clairement Son idéalisme s'affirme aussi dans les jugements qu'il porte à la noblesse. [...]
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