Commentaire composé de la deuxième scène de l'acte 3 de Ruy Blas de Victor Hugo. Le passage analysé s'étend des vers 1139 à 1158.
[...] Pour Victor Hugo, Ruy Blas et Hernani sont reliés par le sens (préface). Dans Hernani, le dramaturge mettait en scène le roi d'Espagne Charles Quint, devenant empereur d'Allemagne en 1519, qui constitue un immense empire. A la scène 2 de l'acte le futur empereur méditait sur la tombe de Charlemagne. Ruy Blas n'est pas sur le tombeau de Charles Quint, mais l'évoque à la fin du discours adressé aux grands d'Espagne. Situation du texte. L'acte III est celui de la double apogée des héros (politique et amoureux). [...]
[...] Dans la deuxième partie, la métaphore du soleil devient astre mort puis lune qui donne l'image de la dégradation. Le dernier vers évoque la puissance naissante d'un autre peuple (peut-être la France de Louis XIV). Le tableau des misères de l'Espagne commence dès les premiers vers de la tirade, mais dans le passage, il prend un tour plus allégorique avec l'emploi de symboles. III- La rhétorique de rétention. (Rhétorique = l'art de bien écrire). Le langage de l'affectivité. Les formes interrogatives et exclamatives sont très abondantes et souhaitent le retour de Charles Quint. [...]
[...] En effet, l'imparfait correspond au temps de Charles Quint brillait, faisait, se levait alors qu'il s'oppose au présent, qui correspond au temps de Ruy Blas est, font, souille Cette opposition passe également par les adverbes ou expressions temporelles : dans ces temps (vers 1139), maintenant (vers 1148) ; face à désormais (vers 1147) et jadis (vers 1151). Cette opposition est encore renforcée par aigle impérial (vers 1156) et pauvre oiseau plumé (vers 1158) : il s'agit de l'opposition animalière enrichie d'une opposition de registre. L'univers de la dégradation. L'opposition entre le passé et le présent repose sur une thématique de la dégradation, qui parcourt tout le texte : bons / pires (vers 1141). [...]
[...] Projet de lecture. L'ensemble du discours de Ruy Blas vise à dresser un tableau de l'Espagne de la deuxième moitié du 17ème siècle. La particularité de cette fin de la tirade est de redistribuer les rôles dans la communication : Ruy Blas ne s'adresse plus en théorie aux grands, mais à Charles Quint. Le jeu des personnes, une redistribution concertée. D'entrée de texte, celui à qui on s'adresse est nommé Charles Quint. Ce nom est repris au vers 1143 avec un effet de symétrie aux places privilégiées du vers, à l'initiale et à la rime. [...]
[...] Si la première personne est discrète, Ruy Blas exprime ses émotions avec force et colère. Si la tirade s'ouvre sur Bon appétit, messieurs ! le ton enfle et laisse exploser la colère et l'indignation. Ruy Blas use d'expressions d'ordre pécuniaire vendeur, piastre et évoque des situations dégradantes comme l'image de la réunion de sorcières marmite infâme Le travail rythmique. Les effets de rythme s'expriment par le rejet penche vers 1143), le contre rejet Tes splendeurs par un alexandrin classique avec l'hémistiche au milieu. [...]
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