Victor Hugo (1802-1885) est sans conteste l'un des écrivains majeurs de la littérature française. Son oeuvre est multiple, qu'il s'agisse de romans, de poésies, de pièces de théâtres, de drames...
A la fois artiste et homme engagé, il a également réfléchi à l'art poétique. Dans le poème étudié, « La fonction du poète », on voit se dessiner l'image d'un poète au-dessus de la société et au rôle fondamental pour cette dernière (...)
[...] Le poète est, de ce point de vue, un humaniste. II/ Le rôle de prophète Une parole annonciatrice Dans la mesure où il voit tout et possède un grand sens de la pensée, sa parole peut être vue comme celle d'un prophète. Etymologiquement, ce nom signifie celui qui parle avant ou à la place de Qu'elle qu'en soit la signification exacte, force est de constater que tous ces attributs correspondent à la description du poète dans le regard de Victor Hugo. [...]
[...] Le deuxième dizain du poème insiste sur cet aspect. Le poète utilise la tradition pour mieux construire l'avenir, à l'image de l'arbre qui prend passé pour racine/A pour feuillage l'avenir Il donne de lui-même pour établir la continuité entre les générations humaines, car il a foi dans l'homme comme dans le progrès. Il s'agit donc d'un art civilisateur. Mais du fait de cette lourde mission, le poète est extrêmement seul. Sa solitude est compliquée par de nombreux obstacles, tels que les épines/l'envie et la dérision Il est, d'une certaine manière, destiné à la souffrance. [...]
[...] Hugo, Les Rayons et les Ombres Commentaire Un poète omniscient Une vision d'ensemble Victor Hugo a une haute idée des capacités du poète. Selon lui, ce dernier a accès à tout, qu'il s'agisse du temps, de la nature, de la société, de Dieu ; le poète voit tout et, d'une manière quasi divine, a accès à tout ce qui couvre le monde Son instrument et lien à Dieu est la poésie, étoile qui mène à Dieu Par ce lien, il se fait témoin de ce que nous autres ne pouvons voir : le germe qui n'est pas éclos ou encore ce qui est caché. [...]
[...] Ceci n'est pas nouveau dans la pensée de Victor Hugo, et il l'applique à sa propre création. Dès ses premiers recueils en effet, il se montre engagé, à l'image des Orientales en 1828. Le recueil dont est extrait le poème étudié, Les Rayons et les Ombres, a été publié en 1840. Il met en avant le caractère quasi-divin du poète. Par ce recueil, il cherche à amener la poésie au plus près des hommes, dans l'idée d'une œuvre civilisatrice dont le poète est l'instigateur. Poème étudié Peuples ! [...]
[...] Le caractère sacré de sa mission Sa mission n'est donc pas anodine, mais a des caractéristiques sacrées. Il cherche à percer le mystère de la création en utilisant la grandeur de ses connaissances et de son intellect. Comme d'autres poètes du XIXe siècle notamment, il rejoint cette idée du poète qui perçoit ce que les autres ne voient pas, n'entendent pas. Plus encore, il peut concevoir un monde idéal ; l'expression rêveur sacré fait référence aux utopies. Loin d'être un scientifique dans sa démarche, il refuse le rationnel pour se consacrer à l'intuition et aux perceptions, afin de faire de ses visions et de ses rêves une réelle révélation, que l'on pourrait presque qualifier de divine. [...]
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