Lecture analytique du premier chapitre de l'oeuvre de Victor Hugo Les Misérables.
[...] Il y a dès le début une attitude de coupable : l.1 "pencha la tête". Dans la première phrase, il n'y a pas de COD, donc Javert ne sait pas ce qu'il regarde. Ce regard devient de plus en plus fasciné. Javert ne bouge pas, il reste immobile. Il n'y jusqu'à la ligne 19, que le regard qui bouge. Ligne 19 : "Il ôta son chapeau". Javert est en effet hypnotisé jusqu'à cette ligne. Ce geste méticuleux effectué par Javert déroute le lecteur. [...]
[...] L'eau est la seule qui gardera le secret de Javert. Elle est normalement le symbole de la vie. Ici, c'est le contraire. Notons que, à aucun moment, le mot "mort" n'est utilisé. Tout est suggéré. Cela permet au lecteur de participer. Conclusion Nous avons un texte en prose mais le poète n'est pas très loin derrière. On retrouve les thèmes Hugoliens qui sont : l'eau, la nuit, la mort. Mais ce sont aussi les thèmes du fantastique comme ceux utilisés par Maupassant. [...]
[...] Tout à coup, il ôta son chapeau et le posa sur le rebord du quai. Un moment après, une figure haute et noire, que de loin quelque passant attardé eût pu prendre pour un fantôme, apparut debout sur le parapet, se courba vers la Seine, puis se redressa, et tomba droite dans les ténèbres ; il y eut un clapotement sourd, et l'ombre seule fut dans le secret des convulsions de cette forme obscure disparue sous l'eau. Plan On distingue deux axes : I - Le texte se déroule dans le cadre du fantastique où tous les sens sont exacerbés. [...]
[...] Hugo va utiliser tous les éléments du fantastique. Lecture Javert pencha la tête et regarda. Tout était noir. On ne distinguait rien. On entendait un bruit d'écume ; mais on ne voyait pas la rivière. Par instants, dans cette profondeur vertigineuse, une lueur apparaissait et serpentait vaguement, l'eau ayant cette puissance, dans la nuit la plus complète, de prendre la lumière on ne sait où et de la changer en couleuvre. La lueur s'évanouissait, et tout redevenait indistinct. L'immensité semblait ouverte là. [...]
[...] Le romancier a le pouvoir de vie et de mort sur ses personnages, c'est un démiurge. En 25 lignes, on va assister aux derniers instants de la vie de Javert. Ce texte se passe en trois temps : Présentation du passage (introduction). Attente d'une action. Action finale. Ce texte a une forme de logique. Il forme un tout. Avec la première et la dernière phrase, on a un résumé : "Javert pencha la tête et regarda" . "L'ombre seule fut dans le secret des convulsions de cette forme obscure disparue sous l'eau". [...]
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