Placé au centre de l'oeuvre comme un point de bascule, entre La confiance du marquis
fabrice et La rose de l'infante, le long poème du Satyre (de la huitième section, "seizième siècle - renaissance - paganisme") constitue un véritable tournant dans l'Histoire de La Légende des siècles. Celle-ci se concentre dans les 726 vers du poème, comme une "mise en abyme" de l'entreprise même d'Hugo. Ce dernier s'y exprime par la voix du fameux Satyre, révolté et proscrit comme lui. Ce chantre de la nature, du progrès, de la liberté - à l'image de l'écrivain - est présenté dans son milieu naturel, personnage typique des forêts païennes, dans un cadre mythologique gréco-romain. Ce représentant du paysan, de l'humanité, débauché et impudique, est amené devant les dieux de l'Olympe, représentants de la tyrannie. Voulant faire de lui son bouffon, Zeus aura droit à un réquisitoire : le chant sublime du faune, montant en puissance, retraçant l'histoire de la nature, de l'homme et du progrès à venir. Après le discours impossible d'Onfroy, c'est donc le cri d'un homme mi-dieu mi-bête qui se fait entendre dans ce célèbre poème subdivisé en trois parties après le prologue : Le noir, Le sombre et L'étoilé, reproduisant l'évolution de l'Histoire et sa propre transfiguration. Le passage que nous allons étudier se situe dans Le sombre, qui offre une vision pessimiste de l'épopée humaine passée. Le satyre, allégorie du poète, y chante l'homme, oppressé sous le joug des tyrans, laissant apparaître ses vices. Il devient lave, feu, au plus bas dans l'échelle des êtres (celle reprise par Leibniz et Bonnet) sous le poids des tourments et des fléaux. Là débute notre extrait. Nous pouvons y distinguer deux mouvements. Le premier, du vers 500 à 519, représente la guerre, un monde mû par un enchaînement d'affrontements incessants : tableau de la guerre toujours recommencée. Le second, quant à lui, présente la déchéance de l'humanité, la régression de l'homme à la bête : l'Homme-animal, vivant dans la bassesse et la terreur (...)
[...] Cet optimisme, cette foi en l'humanité sera plus significative dans la suite du chant du satyre, qui prophétisera des jours meilleurs, une remontée vers la lumière, que lui même réalise au cours de son discours. Après avoir chanté la guerre, conséquence du règne des tyrans, qui en plus avilissent les hommes, profitent de leur ignorance et de leur peur pour les réduire à l'état de bêtes, plus bas que terre, tapies dans leur trous. La misère de l'homme pourrait être développée bien plus longuement par Pascal. [...]
[...] Licence 3 Majeure Littérature du XIX siècle La Légende des siècles, (Les Petites Épopées); Victor Hugo. LE SATYRE (P382-383 VV500-530) Placé au centre de l'oeuvre comme un point de bascule, entre La confiance du marquis fabrice et La rose de l'infante, le long poème du Satyre (de la huitième section, seizième siècle renaissance - paganisme constitue un véritable tournant dans l'Histoire de La Légende des siècles. Celle ci se concentre dans les 726 vers du poème, comme une mise en abyme de l'entreprise même d'Hugo. [...]
[...] L'homme est donc rabaissé dans l'échelle des êtres (celle que défini Bonnet). Notons qu'en assimilant précédemment l'homme à la lave, et en évoquant le feu, l'homme peut être encore plus rabaissé, au rang des minéraux, voire du feu et des quatre éléments, c'est à dire au plus bas dans cette même échelle. La dégradation de l'homme dans ses rapports humains, ses liens familiaux, est énoncée aux vers 524 et 525 : il déchoit; plus de femme, il n'a qu'une femelle;/ Plus d'enfants, des petits Il atteint un comportement complètement animal. [...]
[...] Toujours sur le même schéma, toujours recommencée, et toujours aboutissant au carnage, la guerre est le Leitmotiv de ce passé sombre du Moyen Âge. L'ombre plane, mais l'aube à été annoncée, signe qu'un pas en avant est possible. L'avenir n'est pas tout noir, mais blanc, encore vierge, c'est à l'homme de l'écrire. Mais ce dernier est engourdit par d'autres misères, inhérentes à lui. Le second mouvement de notre passage s'ouvre sur l'homme (avec un H minuscule, comme pour signifier qu'il est déchu de son espèce), qui sera le sujet de toute cette 2 : définition donnée par le CNRTL partie. [...]
[...] Le passage que nous allons étudier se situe dans Le sombre, qui offre une vision pessimiste de l'épopée humaine passée. Le satyre, allégorie du poète, y chante l'homme, oppressé sous le jougs des tyrans, laissant apparaître ses vices. Il devient lave, feu, au plus bas dans l'échelle des êtres (celle reprise par Leibniz et Bonnet) sous le poids des tourments et des fléaux. Là débute notre extrait. Nous pouvons y distinguer deux mouvements. Le premier, du vers 500 à 519, représente la guerre, un monde mû par un enchaînement d'affrontements incessants : tableau de la guerre toujours recommencée. [...]
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