Jusqu'au romantisme, l'exposition est un artifice rhétorique incontournable dont le but est d'informer et d'instruire le spectateur pour lui permettre de comprendre rapidement les enjeux de l'intrigue, notamment en présentant clairement les personnages et les relations qu'ils entretiennent. De fait, cette exposition d'Hernani remplit certaines des conditions indispensables à la bonne compréhension de l'intrigue à venir : les traits des personnages principaux sont esquissés, directement sur scène ou dans les propos des personnages présents, et le suspense est introduit dans un lieu restreint où la situation apparaît d'emblée comme nouée (...)
[...] La précision de la mise en scène Dès ces premiers vers, Victor Hugo dirige la mise en scène de son drame avec fermeté, précision et le souci de créer un spectacle complet, visuel autant que sonore. Ainsi, le décor est soigneusement décrit, avec des accessoires très précis : lampe, rideaux, fauteuils, armoire Les gestes et les déplacements des personnages sont minutieusement consignés : Doña Josefa ferme les rideaux cramoisis de la fenêtre et met en ordre quelques fauteuils, Don Carlos tirant de sa ceinture une bourse et un poignard, Doña Josefa prenant la bourse puis ouvrant une armoire étroite dans le mur On observe le même souci de précision avec les mimiques : étonnée, effrayée, joignant les mains avec scandale et le champ lexical de la vue (regarde, examinant Hugo opère ainsi des gros plans sur les visages et les objets. [...]
[...] / Sans doute elle attend son jeune ? / Oui. / Que je meure vers 21 à des abus d'enjambements qui mettent en valeur les verbes ou encore le déplacement de la césure à n'importe quel endroit de l'alexandrin. Les didascalies Alors que presque absentes dans le théâtre classique, elles remplissent ici des fonctions très variées : - tout d'abord, elles situent l'action dans l'espace et dans le temps. Par le biais des costumes et des décors, elles recréent l'atmosphère du XVIème siècle en Espagne et introduisent dans le drame l'exotisme et la couleur historique. [...]
[...] Conclusion L'importance de cette première scène dépasse la banale fonction d'exposition de la pièce. Par son anticonformisme et ses audaces provocatrices, elle cristallise les principes majeurs et les nouveautés du drame romantique, ce qui en fait un moment clé de l'histoire du théâtre. [...]
[...] Il s'y blottit avec peine. Ouf ! DOÑA JOSEFA, joignant les mains avec scandale. Un homme ici ! DON CARLOS, dans l'armoire restée ouverte. C'est une femme, - est-ce pas, - Qu'attendait ta maîtresse ? DOÑA JOSEFA 50 Ô ciel! J'entends le pas De doña Sol. - Seigneur, fermez vite la porte. Elle pousse la porte de l'armoire qui se referme. DON CARLOS, de l'intérieur de l'armoire. Si vous dites un mot, duègne, vous êtes morte ! [...]
[...] - les costumes Ce sont les didascalies qui les évoquent. En effet, la vieille gouvernante porte un corps de jupe cousu de jais (didascalie initiale), tandis que l'inconnu est habillé à la mode castillane de 1519. Il est à noter que contrairement à sa gouvernante qui est en noir, couleur soulignant la différence d'âge, Doña Sol de Silva est habillée en blanc (didascalie terminale), connotation de sa jeunesse mais aussi de différence de statut social entre les deux femmes. Les personnages Cette scène renseigne sur les personnages déjà présents sur scène mais aussi sur les futurs acteurs du drame qui sont absents. [...]
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