Ce poème est extrait des Contemplations. Cette oeuvre de Victor Hugo est divisée en deux parties : autrefois et aujourd'hui, ces deux parties étant séparées par la mort de sa fille.
Ce poème de style très romantique appartient à la première partie. Il relate avec fraîcheur et émotion une scène de rencontre campagnarde. C'est une vision presque féérique à laquelle s'ajoute le charme du jeu de la séduction. Il dépeint un moment de bonheur et de lumière, à la fois simple (dans le sens de naturel) et complexe (comme le coeur humain) (...)
[...] C'est un poème suggestif (à la fin) et léger. Le sujet pouvait paraître scabreux mais Hugo l'innocente. La spontanéité, l'élan, la fraîcheur de cette scène en font la pureté. Il décrit des moments intemporels, la joie de vivre, l'émotion du souvenir mais aussi du moment même. Est-ce le regret de la jeunesse et de l'insouciance perdue ? C'est un regret implicite dans ce cas. Le poème est avant tout à lire comme un moment de vie et d'amour, un moment d'innocence heureuse. [...]
[...] "Elle" regarde, hésite, accepte, vient. Ils sont réunis en (vers 4 et qui est plus naturel que vous, plus intime, et ils sont surtout réunis en "nous" au vers qui évoque la formation possible d'un couple. Qui l'emporte ? A la fin, rien n'est dit. On a ici un joli jeu d'alternance qui est tout le jeu de la séduction. Il est renforcé par les rimes croisées masculines et féminines et par la structure du texte : deux quatrains pour l'invite et les interrogations, et deux quatrains pour la réponse, les points d'exclamation et le bonheur. [...]
[...] Les circonstances, les thèmes, sont chers aux Romantiques, mais le déroulement de la séduction est différent. La nature est propice à l'amour et le poète romantique aime à la célébrer et à en faire le témoin de choses muettes (voir Maupassant et ses nouvelles). Ce poème est loin de la rigidité classique, il fait preuve d'une certaine liberté dans la métrique et peut faire penser à une chanson par bien des aspects : le rythme dansant et chantant de certains vers comme le vers ou encore la reprise de phrases semblables, de tournures similaires ("belle", "Oh ! [...]
[...] Comme l'eau caressait doucement le rivage ! Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts, La belle fille heureuse, effarée et sauvage, Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers. Mont.-l'Am., juin Analyse : L'image de la séduction L'image de la séduction se résume en un seul mot : "Elle", retrouvé dans les anaphores vers et 10. Qui est-elle ? Une jeune fille sauvage mais . peu farouche Sauvageonne Elle a une toilette et une allure désordonnée, soulignées par les mots "déchaussée" et "décoiffée" que l'on retrouve dans des hémistiches semblables et qui sont repris au vers 16. [...]
[...] Le "regarda" du vers 5 est d'ailleurs renforcé par un complément de moyen et on note l'anaphore aux vers 5 et 10. Il y a une évolution dans son attitude, elle vient après le deuxième regard, après l'hésitation du vers 11. Elle vient de façon abrupte au vers 14. Il n'y a pas de transition car cette décision est soudaine. II) La structure alternée et subtile du ballet amoureux Le narrateur voit la scène dans une alternance continuelle elle/je, en regards et en paroles, de nature heureuse et complice. Le "elle" prédomine. [...]
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