Evoquer la pièce nous semble indispensable avant de nous intéresser à la préface. Deux raisons dictent ce choix dans la présentation de notre exposé. Premièrement, la préface porte notamment certaines considérations, se positionne, et justifie en partie la pièce, étant donné qu'il s'agit en fait d'une postface.
Deuxièmement, et conséquemment à ceci, c'est une volonté de familiariser les autres étudiants à la pièce et son insertion dans l'oeuvre de Hugo et dans l'Histoire, afin qu'ils puissent suivre le raisonnement concernant ladite préface (...)
[...] Il ne nie cependant pas que le grotesque ait pu être présent dans la période antique. Il assouplit donc l'apparente rigidité des trois périodes distinguées préalablement. Ce n'est pas qu'il fut vrai de dire que la comédie et le grotesque étaient absolument inconnus des Anciens. La chose serait d'ailleurs impossible. Rien ne vient sans racine ; la seconde époque est toujours en germe dans la première ( ) Il y a trop de nature et trop d'originalité dans la tragédie grecque pour qu'il n'y ait pas quelquefois de la comédie. [...]
[...] Le vers est la forme optique de la pensée. Voilà pourquoi il convient surtout à la perspective scénique. Fait d'une certaine façon, il communique son relief à des choses qui, sans lui, passeraient insignifiantes et vulgaires ( ) Que pourraient donc perdre à entrer dans le vers la nature et le vrai ? Ainsi, le vers rend possible cette transposition dans une forme artistique de la réalité telle qu'on la trouve dans la nature. Cette transposition évite au poète l'irruption du commun dans son œuvre : le drame doit peindre la vie de manière totale (d'où l'intégration d'éléments triviaux) ; mais parce qu'il est une œuvre d'art et que le poète se compare à un prophète, le drame ne peut pas être caractérisé par le commun. [...]
[...] Ainsi, Hugo introduit le laid dans l'art et opère par là une révolution considérable. Nous remarquons cependant qu'il ne met pas en question pour autant l'idée que l'art cherche à dépeindre le Beau. Comme nous l'avons vu, Hugo dit que comme objectif auprès du sublime, comme moyen de contraste, le grotesque est ( ) la plus riche source que la nature puisse ouvrir à l'art. On le voit, le grotesque contraste avec le Beau, qui par là est mis en évidence. [...]
[...] Car la poésie vraie, la poésie complète est dans l'harmonie des contraires. Cette conception du grotesque induisant l'hybridité, le mélange des genres lui permet de s'insurger contre la pensée classique. En effet, il commencera par attaquer, dans la doctrine classique, l'arbitraire et artificielle distinction des genres. Outre l'attaque du classicisme permise par l'introduction du grotesque, ce dernier sert de base à la pensée hugolienne. En effet, c'est l'union du sublime et du grotesque qui permet d'accéder au modernisme de la poésie. [...]
[...] Ce qu'il y a d'étrange, c'est que les routiniers prétendent appuyer leur règle de deux unités sur le vraisemblable alors que c'est précisément le réel qui la tue. Considérons chacune d'entre elles séparément. Hugo s'attaque premièrement à l'unité de lieu avec comme argument la base sur laquelle se fonde la règle des unités. Soi-disant, ces unités sont nées en respect avec le théâtre grec antique. Or, selon Hugo, en ce qui concerne le lieu, l'étendue de la scène antique permettait d'en représenter plusieurs à la fois, voire une localité tout entière. [...]
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