Quelques jours après le coup d'État de Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851, Hugo est contraint à l'exil, d'abord en Belgique à partir du 11 décembre 1851, puis dans les îles anglo-normandes à partir d'août 1852. Il publie d'abord en août 1852 une petite brochure assassine, Napoléon le Petit, puis en 1853, un édifice satirique de six mille vers, Les Châtiments, dont est extrait le texte ci-dessous. Victor Hugo ne rentrera à Paris qu'après la proclamation de la République en 1870. Il sera alors accueilli comme un héros par le peuple. Jus- qu'à sa mort en 1885, il ne cessera de se battre pour les idées républicaines.
[...] L'insulte : o le tutoiement (v.12) est ici teinté d'irrespect. o le v.7 Ne voudrait rencontrer le soir au coin d'un bois suggère à l'aide d'une expression triviale au coin d'un bois que l'empereur, loin d'être un prince est une sorte de bandit et confirme de la sorte l'insulte rapportée par le poète au v.2. o ce scélérat vivant (v.22) : un scélérat signifie, étymologiquement, souillé par un crime commis Cette idée est à rapprocher du mot crime placé à la césure du vers 19 et faisant référence à la condamnation à mort. [...]
[...] le présent de vérité générale du v.9). Cette deuxième partie du texte semble être un discours prononcé à la gloire de l'empereur, comme on le voit au vocabulaire mélioratif et hyperbolique utilisé sauveur héros vainqueur de crépuscule v.8, Prince v.13), à l'apostrophe valorisante du vers mise en relief par le rejet et le point d'exclamation César ! au rapprochement entre César et Dieu au début du vers 9. La solennité du ton (marquée notamment par l'invocation répétée : O sauveur, ô héros v.8) et l'ampleur du rythme (une seule phrase sur les vers 8 à 12) apparentent ce discours à un hymne. [...]
[...] La thèse de l'hallucination est en outre accréditée par l'indication j'avais le front brûlant (v.15) qui peut faire allusion à la fièvre dont on est pris lorsqu'on délire et par le champ lexical de l'agitation : la nature ne put me calmer (v.20), tout m'irritait (v.21), sans pouvoir m'apaiser (v.23). L'auteur met en relief la dernière apparition grâce à la locution adverbiale tout à coup placée au début du vers 26 : il s'agit de l'apparition de la lune Quelles sont les cibles de ce texte ? Victor Hugo vise d'abord Napoléon III, désigné par le terme très péjoratif ce scélérat (v.22), qui fait écho à l'injure rapportée de bandit (v.2). [...]
[...] Jersey, mai 1853 INTRODUCTION DU TEXTE Quelques jours après le coup d'État de Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851, Hugo est contraint à l'exil, d'abord en Belgique à partir du 11 décembre 1851, puis dans les îles anglo-normandes à partir d'août 1852. Il publie d'abord en août 1852 une petite brochure assassine, Napoléon le Petit, puis en 1853, un édifice satirique de six mille vers, Les Châtiments, dont est extrait le texte ci-dessous. Victor Hugo ne rentrera à Paris qu'après la proclamation de la République en 1870. Il sera alors accueilli comme un héros par le peuple. [...]
[...] Ce texte est donc un poème engagé politiquement, au souffle émouvant et contagieux : l'injustice et la cruauté troublent non seulement la conscience du poète mais aussi l'ordre du monde. L'engagement de Victor Hugo contre la peine de mort avait déjà été clairement affirmé dans Le Dernier Jour d'un condamné (1829), dans lequel le narrateur relate à la première personne les jours précédents son exécution. Dans la préface de cette œuvre, l'auteur indiquait qu'il ne connaîtrait pas de but plus élevé, plus saint, plus auguste que celui-là : concourir à l'abolition de la peine de mort. [...]
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