Le XIXe siècle avait deux ans quand Victor Hugo naquit. Le poète ne devait s'éteindre qu'en 1885 ; il traversa ainsi presque tout le siècle et en construisit l'histoire en s'engageant politiquement (il honnit Napoléon III dans Les Châtiments) mais aussi en révolutionnant la poésie classique à laquelle il mit le "bonnet rouge". Le recueil Toute la lyre, publié en 1873, n'est pas le plus célèbre de Hugo : il contient en fait des poèmes non-publiés ou délaissés par l'auteur lui-même ; par conséquent, l'hétérogénéité formelle et discursive le caractérise (...)
[...] Elle était ce jour-là sortie, et, quant au mioche, Bel enfant blond nourri de crème et de brioche, Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso4, Il était sous la porte et jouait au cerceau. On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre. Comment passer le temps quand il neige en décembre, Et que l'on n'a personne avec qui dire un mot ? L'ogre se mit alors à croquer le marmot5. C'est très simple ; pourtant c'est aller un peu vite, Même lorsqu'on est ogre et qu'on est Moscovite, Que de gober ainsi les mioches du prochain. Le bâillement d'un ogre est frère de la faim. [...]
[...] L'usage du présent de narration (vers 15) et l'esquisse de la situation en quelques vers (23-26) donnent du rythme au poème La polyphonie On note l'alternance des voix (discours direct, vois narrative) et la parlure des personnages Je l'ai mangé vers 34 : phrase simple qui dit la simplicité de l'ogre) L'efficacité des vers On remarque le rythme harmonieux de l'alexandrin et la facilité mnémotechnique de la rime mioche/brioche L'APPEL A LA REFLEXION Implication du destinataire Le poème a une portée universelle aux amants Le destinataire est impliqué par l'emploi du pronom indéfini et du présent de vérité générale On se tait Questions rhétoriques Elles permettent d'impliquer le destinataire pour l'amener à faire un raisonnement similaire à celui du scripteur (vers 24-25). Conclusion Dans sa fable intitulée Bon conseil aux amants Victor Hugo entend désacraliser un genre sérieux : si le texte a toutes les apparences de la leçon de morale, il prétend essentiellement faire rire et divertir le public. Ainsi, l'art d'aimer ne propose que des conseils d'une évidente simplicité ; loin d'instruire le lecteur, il renforce ses certitudes. [...]
[...] Le poème Bon conseil aux amants composé d'alexandrins et de rimes suivies, est une fable sur l'art d'aimer, qui présente une longue morale initiale suivie d'un récit à visée didactique. Dans un premier temps, nous montrerons quel discours le poète construit sur l'amour et les leçons qu'il livre à travers cet apologue iconoclaste, puis nous verrons comment l'auteur parvient, par de nombreux procédés, à charmer son lecteur L'art d'aimer DES MORALES EXPLICITES Un titre en forme de captatio benevolentiae Le titre a une portée universelle aux amants et est alléchant («adjectif mélioratif bon Une double moralité La morale initiale est très longue (10 vers), la leçon est en position initiale et elle revient à la fin du poème. [...]
[...] N'oubliez jamais la double visée de l'apologue : instruire certes, mais aussi plaire. Il s'agit alors de relever et d'analyser les procédés rhétoriques aptes à séduire le lecteur Trouver les axes de lecture Vous pouvez d'abord consacrer une partie à la dimension argumentative du poème et à la leçon moralité à dégager du poème. Ensuite, vous montrerez comment cette critique peut se révéler persuasive, par le biais du registre comique et des procédés musicaux et rythmiques. Plan du commentaire I L'art d'aimer II L'art de la persuasion 3 CORRIGE Introduction Le XIXe siècle avait deux ans quand Victor Hugo naquit. [...]
[...] quand même on est transi. Un coup de dent de trop vous perd. Oyez3 ceci : Un brave ogre des bois, natif de Moscovie, Etait fort amoureux d'une fée, et l'envie Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut. L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue, Se présente au palais de la fée, et salue, Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrouski. La fée avait un fils, on ne sait pas de qui. [...]
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