Les Aventures de Huckleberry Finn, p. 86-89 - Mark Twain (1884)

Résumé du document

Commentaire d'un texte de Marc Twain extrait du roman <em>Huckleberry Finn</em> pages 86 à 89 de l'édition de référence chez Garnier-Flammarion. Il s'agit plus d'un cours sur un passage clé du roman que d'un commentaire composé avec introduction et conclusion.

Extraits

[...] En effet, contrairement à l'ellipse, le narrateur va rendre compte de l'histoire de Jim dans son intégralité. Pour ce faire, il utilise la technique du récit encadré. On assiste ainsi à un changement de narrateur. A partir de : Voila comment ça s'est fait Jim devient le narrateur de sa propre histoire. Il s'agit donc d'une histoire dans l'histoire Le récit se fait au présent : j'entends ; je cours ; arrive ; raconte Ceci donne l'impression au lecteur qu'il vit la situation en direct. [...]

[...] Cependant, le narrateur se dissocie de ces croyances. Tout d'abord, il les rapporte au discours indirect : Il dit que . L'accumulation des croyances et la gradation de leur aspect irrationnel contribuent également à les ridiculiser et à créer un effet comique : Et il dit que si un homme a un rucher, et que cet homme meurt, il faut aller le dire aux abeilles avant le lever du soleil, le lendemain, autrement les abeilles ne veulent pas travailler et crèvent En outre, Jim se contredit : On n'a pas besoin de signes lorsqu'on est en veine avoir de la chance car les veines dans un morceau de minerais révèlent la présence de l'or d'ou l'idée de la chance). [...]

[...] As-tu entendu le canon ? signale le retour au récit cadre (=récit principal). La question posée par Huck a pour but de vérifier la cohérence et donc la validité de son histoire. Elle représente également une question que le lecteur aurait pu se poser. Elle permet d'accentuer l'effet réaliste. Huck et Jim, deux amis que tout oppose : - La couleur de peau mais surtout les pronoms. Huck dit tu alors que Jim, son ainé, lui dit vous Ceci montre les rapports fortement hiérarchisés entre les blancs et les noirs. [...]

[...] Le nouveau narrateur des formules appartenant à la langue orale : Là-dessus, un soir, tard, en passant près de la salle, qu'était pas bien fermée Une langue un peu plus soignée aurait exigé: Apres cela . qui n'était pas Le lecteur a donc l'impression que le récit lui est raconté sans avoir été modifié. Ce caractère d'authenticité va accentuer l'effet de réel ainsi que l'intérêt du lecteur. L'abondance, des verbes au passé composé : j'ai aperçu ; je me suis levé ; j'ai traversé ; je me suis accroché ; je suis monté reflète un récit riche en action. [...]

[...] Grâce à ses questions de bon sens, Huck montre les contradictions et les incohérences dans le discours de Jim. On assiste ensuite à une fable sur la cupidité mêlée à la croyance qui illustre naïveté de Jim. Cette fable, racontée par Jim, constitue une analepse, c'est-à-dire un retour en arrière. Cette pause dans l'action du roman se justifie car elle permet au lecteur de se familiariser avec le personnage de Jim. A la suite d'investissement hasardeux car basés sur ses croyances, il perd progressivement toute sa fortune. [...]