Hosanna, Michel Tremblay, genre, couple homosexuel, travestissement, Judith Butler, Drag Queens, identité sexuelle, Gender Trouble, métamorphoses féminines, Gender Studies, Queer Studies, commentaire
Lorsque Michel Tremblay crée Hosanna en 1973, les réactions du public sont très vives. En effet, la pièce met en scène un couple homosexuel et, qui plus est, travesti. Depuis, la conception butlérienne a permis de voir dans la pratique marginale du travestissement le concept selon lequel le genre sexuel est une simple imitation et non une essence. Ainsi, il n'y a pas de masculinité ou de féminité par nature ; l'identité sexuelle est une performance, d'où l'intérêt de Judith Butler pour les Drag Queens.
[...] Hosanna - Michel Tremblay : la question du genre Lorsque Michel Tremblay crée Hosanna en 1973, les réactions du public sont très vives. En effet, la pièce met en scène un couple homosexuel et, qui plus est, travesti. Depuis, la conception butlérienne a permis de voir dans la pratique marginale du travestissement le concept selon lequel le genre sexuel est une simple imitation et non une essence. Ainsi, il n'y a pas de masculinité ou de féminité par nature ; l'identité sexuelle est une performance, d'où l'intérêt de Judith Butler pour les Drag Queens. [...]
[...] J'pense que j'ai peur de c'qu'y a en-dessous . Cette réplique reflète toute la thèse des Gender Studies en ce qu'elle démontre que l'identité sexuelle est une performance. En effet, Hosanna préfère garder un visage maquillé, pour ne pas dire déguisé car elle angoisse à l'idée de dévoiler ce qu'elle/il est véritablement. D'ailleurs, étymologiquement, le terme cosmétique dérive de kosmos, autrement dit ce qui est ordonné. Ainsi, en se maquillant, Hosanna cherche à s'arranger, car elle/il refuse d'être confronté(e) à ce qu'il y a en-dessous autrement dit à ce qui n'est pas visible. [...]
[...] Plus encore, la pièce de Michel Tremblay, créée dans les années 1970, se révèle avant- gardiste en ce qu'elle traite des paradoxes du genre sexuel deux décennies avant les travaux de Foucault et de Judith Butler ainsi que les recherches entreprises par les Queer Studies et les Gender Studies. Ainsi, grâce à un personnage qui incarne l'identité du genre fantasmé, Michel Tremblay n'aura de cesse de montrer que le genre est, en réalité, une parodie du genre. TREMBLAY, Michel, Hosanna suivi de La Duchesse de Langeais, Léméac, Montréal p.27. [2]BUTLER, Judith, Trouble dans le Genre, La découverte/Poche, Paris pour la traduction française p.265. [...]
[...] À vrai dire, dans la pièce de Michel Tremblay, la question du genre trouve sa réponse dans le motif du clignotement. En effet, le genre n'est jamais blanc ou noir, il réside dans l'entre-deux. Ce qui est d'autant plus intéressant dans le cas d'Hosanna, c'est qu'il s'agit d'un homme qui est obligé de passer par des métamorphoses féminines pour s'accepter en tant qu'homme. Ce qu'il faut comprendre de ce paradoxe, c'est que la recherche de soi à travers des mises en scène permet de s'approprier son propre genre. [...]
[...] Cette double imitation révèle à quel point l'orignal est en lui-même une imitation du genre comme l'écrit Judith Butler et déstabilise, par la même occasion, les discours portant sur le vrai et sur le faux. Ainsi, en imitant Cléopâtre, Elisabeth Taylor, qui incarne l'original tant convoité par Hosanna, est en réalité une doublure. En fin de compte, Hosanna transforme le rapport entre l'imitation et l'original. Pour conclure, la pièce de Michel Tremblay permet de montrer que le genre sexuel ne consiste pas à distinguer l'homme de la femme. [...]
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