Maupassant, Le Horla, folie, narrateur, troubles de la personnalité, doute, attitude psychotique, journal intime
La folie, qui se définit communément comme un égarement de l'esprit, une absence de raison, est un thème important de la littérature francophone. On retrouve ainsi une multitude de formes d'expression de la folie différentes chez les auteurs : folie du personnage, folie dans l'écriture, folie dans le thème de l'oeuvre... qui expriment une foule de formes de démences différentes. On retrouve ainsi les obsessions chez H. Melville avec Moby Dick, la folie du pouvoir avec Caligula (A. Camus), la folie amoureuse, lié à l'alcool ou encore les hallucinations. C'est cette dernière forme de folie qui est dépeinte dans le Horla, conte fantastique paru en 1887 sous sa forme définitive et écrit par l'écrivain français Guy de Maupassant.
[...] Comme nous l'avons vu, le Horla a pour thème central, la folie ; nous pouvons donc nous demander de quelle manière s'exprime la folie chez le narrateur dans cet extrait. Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps les troubles de la personnalité apparents du narrateur, puis le doute auquel il semble en proie et enfin l'attitude psychotique et frénétique qu'il adopte. Les troubles de la personnalité apparents du narrateur Ainsi, le narrateur semble révéler certains traits de caractère présentés par les médecins actuelles comme des troubles de la personnalité. [...]
[...] Enfin, la grande place laissée aux sens met en avant un climat d'angoisse qui souligne la paranoïa du narrateur, prisonniers de ses sens. Ainsi, on retrouve le champ lexical de l'ouïe : mon oreille , ou encore de la vue a de nombreuses reprises : vu (l.1) ; m'épiait ; des yeux affolés . Le narrateur est ainsi prisonnier de ses sens, n'observe la scène qu'à travers eux, sans raisonner. Conclusion Ainsi, la folie du narrateur est mise en valeur dans cet extrait par le biais d'une écriture ambiguë, laissant une importante place au doute : Le Horla est-il réellement un être fantastique ou simplement l'allégorie de la folie du narrateur ? [...]
[...] Le doute est donc également un point important dans la description du délire du narrateur, évoquant les efforts de celui-ci pour s'extraire de sa folie. Finalement, la focalisation interne du texte emprisonne le lecteur dans le point de vue du narrateur, et, l'empêchant de rationaliser le récit, le pousse à prendre part à la folie du personnage. L'attitude psychotique et frénétique du narrateur D'autre part, le narrateur met en scène une attitude totalement psychotique, que l'on retrouve notamment dans l'écriture de l'extrait. [...]
[...] ce qui souligne ici l'importance, pour le narrateur, de sa propre image. Enfin, cette particularité de caractère se retrouve jusqu'à dans la forme de l'œuvre, le journal intime étant une forme introspective d'écriture, permettant de se découvrir et de se révéler. De plus, nous avons vu plus haut l'obsession du narrateur pour sa propre image dans le miroir, ce qui permet de mettre en avant le caractère obsessionnel du personnage, dont la psychose se focalise évidemment sur le Horla, comme nous l'indique certains éléments. [...]
[...] Le doute du narrateur Cependant, d'autres moyens sont employés par l'auteur pour faire paraitre la folie chez son personnage. Une grande part est ainsi laissée au doute, qui est d'abord mis en avant par la ponctuation erratique tout au long du texte, qui s'oppose à une écriture raisonnable et ordonnée et accentuer l'impression de folie. Ainsi, la présence de nombreux points de suspension met en avant le questionnement du narrateur ainsi que son absence de réponse, en laissant sa réflexion en suspens. [...]
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