Le Horla, excipit, Guy de Maupassant, passage représentatif, folie du narrateur, docteur Charcot, contradictions, peur, meurtre prémédité, incertitude, commentaire de texte
Guy de Maupassant est des auteurs majeurs du 19e siècle. Il manifestait une importante curiosité pour les maladies psychiatriques et a suivi durant une longue période les cours du docteur Charcot. Après cela, lui-même tourmenté par une certaine nervosité, Maupassant décida d'écrire le Horla, qui est l'une des nouvelles fantastiques les plus connues. Dans cette histoire, le narrateur raconte les périodes difficiles qu'il a vécu, durant lesquelles il est face à une entité qu'il nommera au cours de son récit : le Horla. Extrait d'un journal qui débute le 8 mai, le passage que nous allons étudier est daté du 10 septembre.
[...] L'atmosphère est très pesante, en tant que lecteur, on peut trouver cela malsain de voir toutes les choses auxquelles le narrateur a pensé. Tout est réfléchi dans les moindres détails, son piège est tout à fait prémédité, on peut voir qu'il a passé longtemps à trouver quoi faire pour exterminer le Horla, d'ailleurs, dans les pages précédentes, il s'attelait déjà à cette tâche. Ainsi, maintenant qu'il a trouvé comment le tuer, il a besoin de tout expliquer tellement son plan est réfléchi. [...]
[...] Il parle de sa maison comme d'un « bûcher horrible et magnifique », cet oxymore met en avant la folie dont a fait preuve le personnage narrateur. Comment peut-il se réjouir d'avoir mis le feu à sa maison ? En fait, on se rend rapidement compte qu'il ne réalise pas la gravité de ses actes, tout ce qu'il voulait était de tuer le Horla, peu importe les conséquences. Le fait d'avoir mis le feu à sa maison est une chose minime pour lui. [...]
[...] On se questionne alors fortement sur l'hypothèse de la folie du lecteur, sans jamais abandonner la seconde hypothèse de lecture, effectivement, peut-être que ce qui a poussé le narrateur à agir ainsi est réellement un être invisible, qui l'empêchait de vivre tellement il lui fait peur. Cependant, prévoir dans son journal son suicide futur est peut-être, quelque part, signe d'une maladie mentale, telle que la schizophrénie, ou encore la paranoïa, qui paraissent entièrement correspondre aux problèmes rencontrés pas le personnage narrateur. [...]
[...] À la fin de l'extrait, le narrateur se rend compte que le Horla n'est peut-être pas mort, alors, pour échapper à celui-là décide de mettre fin à ses jours. La pression subie à cause du Horla était devenue trop forte pour ce personnage narrateur. Nous pouvons alors nous demander comment le personnage narrateur est gagné par une sorte de folie destructrice tout au long de l'extrait. Nous verrons que l'atmosphère dans laquelle l'extrait se développe est pesante pour le narrateur, mais aussi pour le lecteur. De plus, cette atmosphère rend le narrateur incertain de lui-même et de ses actes, on peut parler d'un narrateur contradictoire. [...]
[...] On ne sait pas réellement ce qu'il se passe à la fin du texte, entre le moment où la maison prend feu, et le moment où le narrateur se rend compte que le Horla n'est pas mort. Qu'est-ce qui indique au narrateur que le Horla n'est pas décédé ? L'a-t-il aperçu de nouveau ? Rien n'est sûr, puisque la fin laisse de grandes possibilités de lecture. Le texte se termine avec la phrase « Non Non sans aucun doute, sans aucun doute, il n'est pas mort [ ] il va donc falloir que je me tue moi » Encore une fois nous pouvons voir cette atmosphère vraiment pesante La double lecture est totalement abandonnée par le personnage, mais pas par le lecteur L'insistance que le personnage narrateur émet en répétant toutes ses phrases rend mal à l'aise. [...]
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