Commentaire composé (réalisé par un professeur) étudiant le texte "De l'homme, Les Caractères", écrit par Jean de La Bruyère.
[...] Omniprésence de verbes d'action avec le sujet il Se sert manie enlève répand mange etc.). Fréquence de la parataxe et des juxtapositions, qui donnent du dynamisme au portrait, font vivre tous les gestes et les mimiques du personnage sous les yeux du lecteur. Son portrait le présente dans des situations variées : d'abord à table (phrases 2 à de manière plus allusive (phrase au théâtre et à l'église, en voyage (phrases 7 à 10). Des scènes vivantes avec la présence de nombreuses personnes, mais un comportement immuable de Gnathon Un personnage comique On ne peut pas ne pas voir, ne pas entendre Gnathon. [...]
[...] Indifférent aux autres, Gnathon est obsédé par ses maux éventuels, comme l'indiquent les deux locutions restrictives dans la dernière phrase : ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion et sa bile. Il n'est pas loin d'être hypocondriaque et s'apparente un peu à Argan, le malade imaginaire de Molière. Cet hédoniste se préoccupe peu du salut de son âme, n'y travaille pas, mais redoute la mort. II. Un personnage en représentation, l'art de la mise en scène 1. Seul sur le devant de la scène Le portrait confronte l'individu Gnathon et la collectivité, tous les autres. [...]
[...] Il faut approfondir les relations complexes, implicitement présentes, qu'il entretient avec la société Portrait d'un homme riche Gnathon es inscrit dans la réalité sociale. Il appartient à la bourgeoisie aisée, vit certainement en ville. Il prend part à des repas abondants que qeuls les gens riches peuvent s'offrir. Ce n'est peut-être pas lui qui reçoit et nourrit de nombreux convives. S'il est seulement l'invité, on conçoit mal qu'il soit un parent pauvre, simplement toléré à la table d'un riche. Si c'était le cas, il y a fort à parier qu'il ne pourrait pas montrer impunément tant de sans-gêne. [...]
[...] Son égoïsme a besoin des autres pour être satisfait. Il inspire du dégoût, même aux plus affamés mais il trouve toujours une compagnie pour manger. Tout laisse penser que la société ne peut pas se passer de la présence d'un tel goujat, tout comme celui-ci n'est satisfait qu'au milieu des autres. On peut parler de dépendance mutuelle, et faire l'hypothèse que Gnathon est trop puissant, trop influent pour être exclu d'une société raffinée qui doit supporter sa grossièreté. Gnathon peut tout s'offrir et aucune porte ne eut lui être constamment fermée. [...]
[...] L'inhumanité et la ruse Ne pensant qu'à lui, Gnathon nie l'existence des autres. La première et la dernière phrases du portrait soulignent cette indifférence absolue. On peut mettre en parallèle la subordonnée comparative de la phrase 1 : comme s'ils n'étaient point et l'expression l'extinction du genre humain phrase 11. Gnathon ne regarde personne, ne fait la conversation à personne quand il est à table. Il est insensible au malheur d'autrui ne plaint personne prêt à tout pour maintenir son confort. [...]
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