L’homme au sable, Hoffmann, conte, cauchemar, récit fantastique
L'homme au sable paraît en 1817 à Berlin. Ce conte fantastique, sous forme de lettres, commence par un souvenir d'enfance. Un souvenir bien sombre sur lequel Nathanaël, le narrateur, est obligé de revenir. Un évènement de sa vie d'adulte fait écho à un évènement de son enfance. Mais ce souvenir va se révéler être d'une violence et d'une cruauté immense. Ce n'est pas un mélange entre rêve et réalité, comme le voudrait un conte, mais, plutôt un mélange entre cauchemar et surnaturel. La peur va prendre un visage, elle va se matérialiser et se manifester dans le réel. En quoi Hoffman, dans cette première lettre, bouleverse-t-il les règles traditionnelles du conte ? Nous verrons tout d'abord que le style d'Hoffmann se reconnaît dans la construction de son conte et de ses personnages. Enfin, nous verrons que ce conte s'apparente plus à un cauchemar. Il est violent et parfois satanique, assez loin des contes de Perrault ou des Frères Grimm. C'est un vrai conte fantastique.
[...] « L'homme au sable va venir », c'est un subterfuge que la mère de Nathanaël va elle-même utiliser. Or, ce qui devrait apporter quiétude et sérénité, fait naitre une vérité bien plus angoissante. Le père reçoit une mystérieuse visite à neuf heures du soir, et la mère l'associe à la venue du marchand de sable. Mais Nathanaël est un enfant curieux et de cet homme mystérieux, il n'en a entendu que les pas. Si bien que son inquiétude se reflète dans ses nombreuses questions. [...]
[...] Nathanaël n'est que l'ombre de lui-même, et ce Coppelius l'effraye toujours autant. Nathanaël a eu peur lors de sa confrontation avec ce marchand de baromètres. C'était exactement la même peur lorsque Coppelius entrait dans la maison quand Nathanaël était enfant. Cette lettre est au cœur de l'esthétique traditionnel du récit fantastique. Le narrateur âgé, fait un récit de son enfance où il est difficile de séparer le rationnel et le surnaturel. On est clairement dans le fantastique et dans l'horreur. Ce traumatisme aura un profond impact dans la vie du narrateur. [...]
[...] Coppelius va les toucher à mains nues. Le satanisme continue son chemin. Le diable est entré dans cette sombre maison, et, ce fourneau s'apparente à une porte sur les enfers. Coppelius va même défier Dieu en l'appelant « le vieux de là-haut. ». Tout ce rituel à travers les yeux de Nathanaël enfant, semble être maléfique. On suppose nous lecteur, que le père et Coppelius sont sur le point de faire des expériences alchimiques. Mais l'enfant ne le perçoit pas de la sorte. [...]
[...] L'homme au sable pourrait tout-à-fait s'apparenter à une sorte d'ogre. La servante est responsable en quelque sorte, de ce qui va se produire. Elle a nourrit l'imagination et la curiosité de Nathanaël. Le portrait que le narrateur nous offre de cet homme au sable est minutieusement dessiné, comme s'il s'agissait d'une peinture. Lorsque le narrateur enfant décrit l'homme au sable, il insiste sur les lumières, les expressions du visage, les ombres et les détails marquants. La tension avant son arrivée est crescendo : « La porte claqua » ; « les pas lents ( ) menaçants » ; « L'homme toussait, soufflait, murmurait » ; « la lueur des flambeaux éclaire son visage ». [...]
[...] Tout commence par un souvenir d'enfance. L'enfance est formatrice, et, tout ce qui se produit pendant cette période aura un incident sur l'adulte que l'on va devenir. Dans cette première lettre, c'est comme si le Petit Poucet adulte racontait ce qui lui était arrivé enfant. Nathanaël est devenu un adulte. Il écrit à son ami Lothaire et s'excuse de sa longue absence. Le lecteur peut tout-à-fait s'identifier à ce héros. Mais Hoffman, dans ce contexte somme toute banal, incorpore soudainement un élément étranger qui fait basculer le texte dans l'étrange. [...]
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