Homère, "Odyssée" : le personnage d'Ulysse

Résumé du document

Dans l'Odyssée, Ulysse apparaît véritablement comme un héros : afin de retrouver sa femme Pénélope dont il est fou amoureux, Ulysse traverse les épreuves infligées par les dieux grâce à ses nombreuses qualités, et s'attire les grâces d'Athéna car ses qualités le rapprochent du monde des Dieux.

Cependant, Ulysse est humain, et bien qu'il ait des attributs reconnus comme divins, Ulysse a hérité des défauts humains qu'il corrigera tout au long de la progression de son voyage, et montre des faiblesses typiquement humaines.
Tout d'abord, nous verrons quelles sont les qualités principales d'Ulysse qui en font un héros proche des dieux, puis nous montrerons quels sont ses défauts au début de l'Odyssée, et qui évolueront tout au long de l'oeuvre. Pour finir, nous expliquerons en quoi ses faiblesses le rendent humain.

[...]
Chant VII, Ulysse se plaint et n'hésite pas à bien mettre en emphase ses malheurs (c'est un défaut car on sent qu'Ulysse veut se faire plaindre, se faire reconnaitre, comme s'il tirait un certain avantage à avoir traversé autant d'épreuves) : v.211 : "L'homme le plus chargé de misères que vous sachiez, [...] Je pourrais même vous conter bien d'autres maux, tout ce que j'ai subi ..."

Chant VII : son récit de ses malheurs chez Calypso et en mer auprès des Phéaciens, en plein banquet le met en valeur, il s'héroïse grâce à ses discours.

Chant VIII : Lorsque Laodamas provoque Ulysse pour jouer, Ulysse est frustré, se sent insulté, et il cache mal son indignation (cependant il se contrôle et se retient) : v.165 : "En fronçant les sourcils, l'ingénieux Ulysse répondit :" (le froncement des sourcils représente son ressentiment) et ne résiste pas à l'appel du jeu, afin de dévoiler ses talents (encore un passage qui dévoile bien la vanité d'Ulysse) : v.184 : "Je m'essaierais aux jeux, car tes propos mordants m'ont provoqué".

Sa vanité le pousse parfois à faire des choses irréfléchies : au chant IX, Ulysse révèle son nom en quittant l'île du Cyclope, ce qui aura permis à ce dernier d'invoquer son père Poséidon, qui le maudira et rendra son voyage d'autant plus dur : v.500 : "Ces mots ne persuadaient pas mon âme fière", plus loin : "Cyclope, si jamais quelque mortel t'interroge sur ton affreuse cécité, dis lui que tu la dois à Ulysse, Fléau des villes, fils de Laërte et noble citoyen d'Ithaque" (...)

Extraits

[...] " Sa beauté est un atout qui lui est parfois favorable (chez Circé au Chant chez les Phéaciens pour forcer leur admiration . ) cependant, elle a aussi été un frein puisque c'est à cause d'elle en partie que Calypso a été charmée et a retenu Ulysse pendant 7 ans. Motivé, déterminé: la clé de son courage: Chant V,v.228: "Dès que parut la fille du matin [ . ] Ulysse en hâte revêtit sa cape". Ulysse est si déterminé à retrouver Pénélope qu'il refuse l'immortalité proposée par Calypso dans le chant V. [...]

[...] Chant VII, v.208-210: "Renonce, Alcinoos, à cette idée, je ne ressemble pas aux Immortels qui possèdent le Ciel Immense, ni par la taille ni par le port: je ne suis qu'un mortel.". [...]

[...] Ces qualités (et bien d'autres!) sont celles qui ont fait le prestige d'Ulysse. Pourtant, Ulysse n'est pas "parfait", ce n'est pas un dieu, il n'est pas infaillible et a des défauts, ce qui n'est pas mis en valeur dans l'Odyssée car malgré sa condition humaine, Ulysse est un héros. II. Mais Ulysse est un "mortel" et a des défauts typiquement humains Ulysse au début de son voyage, était cupide, barbare et cruel: Au chant IX, lorsqu'il raconte son début de voyage, juste après sa victoire sanglante à Troie, il dévoile les atrocités qu'il a commises chez les Cicones: v.39: "Je pillai Ismaros et massacrai ses défenseurs", v.41 "on emmena beaucoup de biens et de femmes loin de la ville" : vol, viols, sang . [...]

[...] Il veut faire croire aux Phéaciens qu'il est trop "viril" pour pleurer. Chant VI, v.221: "Je n'irai pas me baigner devant vous, car j'aurais honte de me voir nu parmi des filles aux beaux cheveux": réaction infantile, touchante d'un homme qui a honte de sa condition (en aucun cas les Dieux auraient honte, ce qui prouve qu'Ulysse est bien humain). Désemparé, il n'hésite pas à implorer pitié: chant VI, v.169: "Ma peine est lourde", v.175:" Mais Reine, prends pitié!". Ulysse perd de sa grandeur, il sait quand il doit se plier et mettre de côté sa vanité (cf Partie II). [...]

[...] Chant Il ment au Cyclope pour mettre à bien son plan, ce peut être de la ruse, mais ce peut être aussi perçu comme de l'injustice: v.347: "Tiens, Cyclope, bois ça pour arroser ces chairs humaines, que tu saches quelle boisson notre vaisseau dissimulait". Un peu plus loin, il dit que son nom est "Personne": v.366 "Personne est le nom que mes parents et tous mes autres compagnons me donnent", c'est rusé, mais le mensonge est un peu poussé lorsqu'il dit que c'est le nom que ses parents lui donnent. Ulysse, au début de son périple, était un humain doté d'un grande force. Cependant ses défauts étaient très visibles et quelques peu grossiers. [...]