Après la querelle du Cid, Corneille, auteur dramatique français né en 1606, un peu aigri par tant de tracasseries se retire dans sa ville natale et cesse pendant plusieurs années de rien donner au théâtre. Alors que ses ennemis croient l'avoir découragé, Corneille écrit Horace, dont le fond de la pièce est emprunté à Tite-Live. Corneille a voulu faire une pièce toute historique et toute romaine. En effet, Horace est une pièce de théâtre inspirée du combat entre les Horaces et les Curiaces, des champions mythologiques qui se seraient battu en duel pendant la guerre entre Rome et Albe la longue[...]
[...] Il semble donc de prime abord qu'Horace n'est pas prêt d'accepter le choix qu'a fait Rome, sa ville. Cependant, il est dit vers 380, j'ose espérer beaucoup de mon peu de vaillance Ici, l'opposition entre beaucoup et peu expose son intention d'aller au délà de ce qu'il est déjà. Alors que le peu de vaillance qu'il possède pourrait nous conduire vers un personnage faisant preuve d'une grande humilité, on se rend compte qu' Horace est en réalité bien loin d'être quelqu'un de modeste. [...]
[...] On s'adresse donc à Rome comme à une héroïne de l'Histoire. un choix fatal Mais le choix qui vient d'être fait n'est pas sans conséquence. Il est, tout d'abord, dit que le choix a été fait entre tous les citoyens de Rome : voyant ceux qu'elle oublie vers 372. Seulement trois on été retenu : et les trois qu'elle nomme» on note l'insistance faite sur ce choix là. Ce n'est pas un choix fait au hasard, puisque c'est un choix. [...]
[...] Il exprime son désarroi alors même qu'il n'est pas véritablement question de lui. De plus, il utilise le présent de l'indicatif pour parler de quelque chose qui n'a pas encore eu lieu, on peut donc penser que cela suggère qu'il n'y croit pas lui même perd tout quand on perd un ami si fidèle vers 407: Horace n'est pas encore parti qu'il le considère déjà comme mort. Auparavant, au vers 370 Curiace se désigne comme un des sujets d'Horace : ainsi, il se place lui-même en dessous d'Horace : il se sent anonyme face à la carrure de ce dernier, il se place donc en perdant. [...]
[...] qui traduisent le dilemme auquel il est confronté Curiace est ici tiraillé entre deux possibilités d'avenir: il se rend compte qu'il est confronté à un combat entre l'amitié et l'honneur. D'un coté Horace est vainqueur et la ville Albe est détruite, d'un autre Albe est victorieuse et Horace, son ami, est tué. Il l'exprime aux vers 391- 392 dures extrémités de voir Albe asservie/ ou sa victoire au prix d'une si chère vie De plus, aux vers 396-397 l'anaphore : de tous les deux côtés exprime une certaine redondance cumulative qui donne au vers un rythme martelé fortement cadencé: de tous les deux cotés j'ai des pleurs à répandre/ de tous les deux cotés mes désirs sont trahis . [...]
[...] Horace décidé Malgré cette apparente humilité, on note facilement que le choix d'Horace est fait, on en prend pleinement conscience d'ailleurs au vers 377 par la rupture avec la conjonction de coordination mais qui annonce clairement qu'il a pris sa décision: mais quoique ce combat me promette un cercueil/ la gloire de ce choix m'enfle d'un juste orgueil De plus, il semble y avoir une contradiction entre son humilité affichée et son espoir au vers 380 j'ose espérer beaucoup de mon peu de vaillance s'il espère c'est qu'au fond il se sent à la hauteur du combat. Enfin, Horace n'oppose pas la victoire et la défaite mais la mort et la défaite. Il est tout a fait conscient de ce qui l'attend: la mort ou la victoire, indissociables l'une de l'autre: au vers 385 il dit donc qui veut mourir ou vaincre, est vaincu rarement Ce vers illustre parfaitement le fait qu'Horace est bien conscient de l'issue du combat. [...]
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