L'acte III scelle le destin d'Hernani. A la scène 2, Hernani entre chez Dom Ruy Gomez, déguisé en pèlerin. A la fin de la scène 2 et au début de la scène 3, il découvre que le vieux duc s'apprête à célébrer ses noces avec Dona Sol. Il dévoile alors son identité, se livrant par désespoir à ceux qui ont mis sa tête à prix.
A quatre reprises, Hernani clame son nom : « Il déchire sa robe de pèlerin, la foule aux pieds et en sort en costume de montagnard : « Je suis Hernani» » ; après s'être découvert une première fois, exalté, il réaffirme son identité : « Non, je me nomme Hernani ! » ; « votre hôte est un bandit ! », relance-t-il malgré les efforts de Dona Sol et du duc ; à la fin de l'extrait, il crie son nom avant de faire plus clairement allusion à sa mort prochaine : « Je vous dis que je suis le proscrit, le rebelle. Hernani ! »
Comme le fait voir le mouvement d'ensemble (et la mise en scène le confirme), ce passage est répétitif : une fois le coup de théâtre accompli, Hernani est voué à une sorte de ressassement exaspéré et désespéré.
[...] A nouveau, Hernani néglige l'intervention du duc pour s'adresser aux valets. Amis ! est une manière d'encouragement. L'occasion est belle ! est provocant ; le terme d' occasion minimise les faits et Hernani semble faire l'article Pourtant, dans le vers 874, insistant je vous dis que dément le côté définitif du J'ai dit ce que j'ai dit du vers 868), Hernani se voit contraint de répéter ses propos, mais cette fois, proscrit ne résonne plus à la rime ou à la césure. [...]
[...] La didascalie souligne l'empressement du duc, qui va chercher Dona Sol, en même temps que la froideur endeuillée de celle qui vient d'entendre annoncer (III, la mort d'Hernani. A ce décalage visible entre le contentement du duc et la réserve de Dona Sol s'ajoute celui que crée l'attitude d'Hernani : depuis la fin de la scène en effet, il est haletant et effaré de découvrir Dona Sol prête à se marier et n'écoute pas le duc. Le spectateur ne peut pas ne pas sentir ce moment de flottement qui permet d'installer une attente. [...]
[...] Premier mouvement : du début jusqu'à Ciel ! vivant ! La scène 3 débute dans le prolongement immédiat de la scène 2 : le duc continue de s'adresser à Hernani déguisé en pèlerin et présente Dona Sol en référence à Notre-Dame del Pilar, évoquée à la scène 2 comme le but du pèlerinage de l'inconnue. Les paroles du duc soulignent théâtralement l'entrée déjà remarquable (cf. didascalie fin scène de Dona Sol Voici Les possessifs insistants marquent combien le duc croit posséder Dona Sol et est impatient de célébrer ses noces, ainsi que l'indiquent ma et à moi mis en valeur après la césure sixième. [...]
[...] Explication littéraire : Victor Hugo, Hernani, III du début de la scène jusqu'à C'est la mort ! Introduction L'acte III scelle le destin d'Hernani. A la scène Hernani entre chez Dom Ruy Gomez, déguisé en pèlerin. A la fin de la scène 2 et au début de la scène il découvre que le vieux duc s'apprête à célébrer ses noces avec Dona Sol. Il dévoile alors son identité, se livrant par désespoir à ceux qui ont mis sa tête à prix. [...]
[...] Le mouvement d'Hernani est comme une réponse, même s'il continue d'éviter de s'adresser à Dona Sol ou de la regarder en face : à un reste de prudence se mêle sans nul doute la rancœur de celui qui se croit trahi. Le on est ironique : il évite une adresse directe tout en feignant d'être enjoué. De même, l'enthousiasme d'Hernani est feint, ironique et cruel. Mon épousée est plus ou moins ironique. Hernani parodie le duc et défie Dona Sol. Le mouvement d'Hernani qui s'adresse au duc permet un léger intervalle qui crée un suspens. [...]
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