Dissertation s'attachant a démontrer en quoi Hernani de Victor Hugo fut considéré comme une pièce ayant marqué une rupture essentielle par rapport au courant des "classiques" de l'époque.
[...] Les 3 unités classiques, l'une des valeurs les plus importantes du classicisme sont oubliées : Hernani utilise divers décors et costumes, objets a chaque acte, la scène est itinérante et dans des lieux historiques (le tombeau de charlemagne acte les lieux ne sont plus figés, comme dans le classique qui ne voulait pas donner trop d'importance aux endroits. Le temps s'écoule, l'action se passe de février à avril 1519, non plus en une journée. L'unité d'action est totalement abandonnée, Hernani nourri plusieurs intrigues à la fois (l'amour d'Hernani et de don Sol et sa lutte avec le roi pour son honneur), rendant parfois la pièce confuse et difficile à suivre, mais plus vivante, loin de la concision et de l'intrigue unique du classicisme. Elle commence d'emblée dès la scène I. [...]
[...] D'emblée, le public se divise, tantôt applaudissant, tantôt huant, la versification et la métrique est rompue, les alexandrins, valeur incontestable des classiques, sont désarticulés et déchirés, la césure se déplace et les enjambements, les rejets et contre-rejets apparaissent. On assiste à une véritable"libération du vers", les alexandrins sont toujours respectés mais le rythme des phrases change radicalement. On parle de trimètre romantique Cela fait donc naître d'autres façons d'exprimer les émotions, moins figées et monotones, devenant ainsi plus "vraies", proche de la prose et du langage de la réalité. [...]
[...] Ainsi Hernani, pièce novatrice qui inaugure le drame romantique expose parfaitement les concepts et notions de ce nouveau genre littéraire. C'est un affranchissement de toutes les règles typographiques et impératifs moraux établis depuis des générations et perpétués par les classiques, au nom de la liberté et de la vérité. Mais cela va aussi bien plus loin, les idées et valeurs prônées dans l'œuvre plus ou moins clairement et explicitement, dénoncent certains états d'esprit de la société de l'époque, et en prônent d'autres sur le plan littéraire, moral et politique, qui vont contrarier et heurter de plein fouet l'idéologique et morale du classicisme. [...]
[...] Cela "humanise" les personnages et les rend cette fois encore plus accessibles. Hugo par ce biais fait la critique de la monarchie adulée par les anciens et conservateurs du régime et de la restauration, cette pièce est un enjeu politique entre les modernes libéralises voulant s'affranchir des mauvais aspects du régime monarchique et les classiques admettant et soutenant l'autorité royale. Il introduit son idéal politique, par le vote et la légitimité du pouvoir du roi incarné par Charles X. Il redonne une importance au peuple, la base de la société De cette même idée nous pouvons ajouter que comme disait Hugo dans la préface de Cromwell, les genre, le grotesque et le sublime par exemple devaient se mêler dans un souci de vérité et pour s'opposer à l'uniforme simplicité du génie antique citation qu'il es possible de voir comme une attaque directe aux anciens. [...]
[...] Ainsi, rien que la "forme" d'une pièce de théâtre, suffit à faire réagir la foule. Ces caractéristiques sont directement liées à l'évolution des mœurs et idée de la société de l'époque. Le classicisme surtout dans ses tragédies privilégiait dans ses pièces les grands mythes et personnages de l'antiquité, nous pouvons citer Phèdre de Racine. Hugo veut se débarrasser du poids du passé qui est une entrave à l'évolution d'une société. Cette idée est incarnée par le personnage de Don Ruy Gomez, qui va venir obstruer le bonheur du héros pour une promesse faite des mois auparavant et allant créer son malheur et sa perte. [...]
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