Explication de texte de niveau Lycée sur le monologue d'Hermione extrait de l'Acte V scène 1 de l'oeuvre Andromaque de Racine.
[...] perte de conscience de ses propres actions qu'ai-je fait ? incertitude sur la conduite à tenir que dois-je faire encore s'ajoute à ce désarroi un sentiment de dépossession affective : le sujet apparaît comme saisi par un transport dévoré par un chagrin »,tous termes qui marquent bien qu'il n'est plus maître de ses actions ; plus loin v.1396 il apparaît comme incapable de se connaître. * dans le dédoublement implicite du vers 1404, mon cœur, mon lâche de cœur qui implique un combat entre le cœur qui est pour Pyrrhus et la raison qui le condamne (cf.1407-1413 et 1418-1420). [...]
[...] * Cette solitude est d'abord visible concrètement : la scène est un monologue, et Hermione, seul sur scène, ne s'adresse qu'à elle-même. * Mais la solitude d'Hermione est surtout liée à son enfermement : Pyrrhus n'existe en fait pour elle que comme une image, et c'est l'alternance des images dans sa tête qui détermine chez elle un mouvement de balancier qui la porte brutalement à un extrême d'elle-même, positif ou négatif : - voit-elle en Pyrrhus un bourreau, cela déclenche en elle une fureur meurtrière, ponctuée par des subjonctifs d'ordre qui représentent autant de coups de couteau qu'elle voudrait porter à celui qui l'a fait tant souffrir : v.1408 qu'il périsse v.1419 qu'il meure ; - voit-elle en Pyrrhus une victime, sa victime, la voilà toute attendrie et prête à le défendre : v.1405-1406. [...]
[...] 1423-1426 ; le propre du fantasme étant la répétition, l'image de Pyrrhus vainqueur est l'objet d'un ressassement jouissif avoué : Ce prince, dont mon cœur se faisait autrefois, Avec tant de plaisir redire les exploits Le ressassement transparaît aussi bien dans l'emploi du verbe redire que dans le recours à l'imparfait de répétition. Mais Pyrrhus n'est pas seulement une image, il apparaît aussi dans ce monologue d'Hermione comme un objet. D'abord un objet qu'elle voudrait émouvoir : elle voudrait le voir se troubler gémir, craindre (cf. v. 1421). [...]
[...] Ah, devant qu'il expire Ah, qu'ai-je fait,Cléone, et que viens tu me dire ? Cette interruption met fin à la succession des revirements qui traduisent l'aliénation du sujet. * Enfin dans la succession des revirements qui caractérise ce monologue : Hermione ne sait plus ce qu'elle veut (rester ou partir, aimer ou tuer ) mais même qui elle est véritablement : les vers 1421-1422 montrent qu'elle ne se reconnaît pas dans ses propres actes : A le vouloir ? C'est donc moi l'ordonne ? [...]
[...] Explication de texte : RACINE : Andromaque : acte scène 1 Situation du passage : Il s'agit d'un long monologue d'Hermione qui ouvre l'acte celui du dénouement. L'acte IV s'est achevé sur l'entrevue très violente d'Hermione et de Pyrrhus, à l'issue de laquelle celle-ci a explicitement menacé Pyrrhus de se venger. Mais Pyrrhus a paru insensible à ses menaces, et comme sourd aux avertissements de Phoenix, qui a compris le danger : le temple : le temple, les Grecs fidèles à Oreste, l'attentat possible Au cours du monologue le spectateur comprend que, durant l'entracte, Hermione a donné à Oreste l'ordre de tuer Pyrrhus au cours de la cérémonie de mariage. [...]
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