héritage, politique, Clistène, pouvoir, démocratie
Hérodote est un auteur du Ve siècle avant Jésus-Christ qui dans son œuvre Enquête cherche à expliquer, à travers des récits en prose, l'histoire des Grecs de la manière la plus objective et de la plus exacte possible, Cicéron le surnomme même « le père de l'histoire ». Dans l'extrait que nous allons étudier les faits se déroulent au VIe siècle avant Jésus-Christ ; en effet, après la chute des Pisistratides le gouvernement à Athènes est à nouveau oligarchique, un petit nombre de grandes familles se disputent le pouvoir. Plus particulièrement, il y a un affrontement entre Isagoras et les Alcméonides. Ces derniers se manifestent à Delphes où ils financent la reconstruction du temple et ils usent de leur influence pour manipuler la Pythie et persuader Sparte d'intervenir pour éliminer la tyrannie, ce qui permet leur retour à Athènes et plus précisément le retour de Clisthène ; ce dernier est le petit fils de Clisthène de Sicyone le tyran. Dans ce passage Hérodote nous évoque les deux figures, celle de l'aïeul et celle du descendant, et met en parallèle leur parcours respectifs. Nous pouvons dès lors constater que les deux personnages ainsi que leurs actions ont eu un impact considérable pour l'histoire de la cité.
[...] Clisthène de Sicyone est un tyran qui a promu le culte du héros et souhaite instaurer le culte de Mélanippos : il voulait introduire chez lui le culte du héros Mélanippos fils d'Astacos ; les Thébains y consentirent ; il faut savoir que Mélanippos fur le défenseur de la porte de proetides durant la guerre des sept contre Thèbes, d'où le fait que les Thébains soient en accord avec le choix de Clisthène. D'autre part, on constate que la parole divine a une importance capitale pour Clisthène : Il alla consulter l'oracle de Delphes pour savoir s'il devait chasser cette Adraste» (l.16), la Pythie était l'intermédiaire entre le Dieux et l'humain. On voit donc que Clisthène cherche a obtenir l'appui d'Apollon pour instaurer le culte d'un nouveau héros. La tyrannie va donc de paire avec une politique religieuse. [...]
[...] On peut donc dire que le culte héroïque et la politique religieuse sont des caractéristiques de la tyrannie de Clisthène de Sicyone. Clisthène est aussi un fin manipulateur qui agit en solitaire et pour lui-même. En effet il n'hésite pas à agir seul et de manière autoritaire : Voilà comment il avait réglé la question d'Adraste ; la tyrannie se définit par une pratique arbitraire du pouvoir, elle était comparable à une forme d'absolutisme. C'est le cas dans ce texte, Clisthène décide seul et agit dans son intérêt : il interdit aux rapsodes, dans les lignes 11 et 12, de réciter des vers qui célébraient les argiens, c'est déjà là une pratique autoritaire et surtout il agit ainsi car il est ennemi avec les argiens et plus particulièrement avec Adraste qui était le roi d'Argos. [...]
[...] En effet, son but était de mettre en place un nouveau mode de participation à la politique et aux affaires publiques, par exemple les lois étaient soumises à la ratification populaire. Clisthène veut mélanger tous les Athéniens et leur donner la parole, c'est en cela qu'il est davantage du côté de la démocratie que de la tyrannie. De plus, ses réformes concourent à rompre définitivement avec les liens du passé. Clisthène d'Athènes à un lourd héritage politique, en effet son aïeul n'est autre que Clisthène de Sicyone le tyran, ce dernier exerce son pouvoir en solitaire et pour son intérêt personnel. [...]
[...] Il convient désormais de déterminer s'il a influencé la politique de son petit-fils. Clisthène d'Athènes semble s'être inspiré de son grand-père ; en effet il y a une continuité dans la pratique politique, elle semble être plus proche de la tyrannie que de la démocratie. Tout d'abord, nous pouvons affirmer que Clisthène marche sur les traces de son grand-père. Hérodote souligne de manière très précise le lien entre les deux individus comme pour montrer le rapport logique entre les deux politiques : par là Clisthène suivait, il me semble, l'exemple de son aïeul maternel Clisthène de Sicyone l.10. [...]
[...] Il a également contribué à démocratiser la religion et à promouvoir le culte héroïque, il réunit donc toutes les caractéristiques du tyran. Et c'est d'abord par les liens de parentés et par ses actions peu démocratiques que l'on peut affirmer que Clisthène l'athénien semble suivre le modèle de son ancêtre et s'être quelque peu inspiré de la tyrannie. Alors que tout concourent à rapprocher les deux individus, on voit que le petit-fils se détachent très nettement de son aïeul de par ses idées nouvelles et ses réformes qui participent à instaurer la démocratie à Athènes. [...]
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