L'Heptaméron, Marguerite de Navarre, histoire littéraire, vérité, pouvoir, analyse du discours, religion, patriarcat, commentaire littéraire
Le document, rédigé dans le cadre d'un cours d'Histoire littéraire du XVIe siècle, est un commentaire d'un extrait de l'ouvrage "Heptaméron" de Marguerite de Navarre.
La quatrième journée de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre instaurait dès son ouverture le respect de l'alternance de la prise de parole entre les hommes et les femmes. Par conséquent, Géburon ayant cédé sa voix à Oisille, celle-ci la lègue à Simontault, qui nous contera la présente trente-troisième nouvelle. Après s'être chacun retirés dans leurs chambres à l'issue de la précédente journée, afin peut-être d'en méditer la substance, les devisants entament à nouveau de conter leurs nouvelles.
[...] Il y a une forme d'opposition entre le clergé et l'état (en tant que juridiction), où le pardon, le bien et la sentence ne dépendent que de celui qui se fait le plus proche représentant de la providence. C'est l'interrogation divine absolue qui transcende les morales individuelles pour mieux les diriger. Ce curé, « père », patriarche, d'autorité ecclésiastique peut toujours, selon son bon vouloir et par l'usage de son pouvoir légitimer le moindre de ses propres erreurs, notamment aux dépens d'une femme à laquelle son corps n'appartient plus. [...]
[...] Cette dimension nous rappelle évidemment le contexte historique dans lequel s'inscrit la nouvelle, puisqu'on retrouve, outre la forme, un fond de critique de la religion dans sa globalité, et surtout de ceux qui y sont excessivement dévoués. La présence du Comte d'Angoulême qui se fait juge de situation fait allusion au protestantisme, puisqu'il est en réalité le père de Marguerite de Navarre. Il aura d'ailleurs ces paroles équivoques : « Mais, nous, qui croyons un Jésus-Christ venu, n'en devons plus attendre d'autre » (lignes 24-25), qui expriment par le pronom personnel de la première personne du pluriel « nous » les protestants, qui voient en Jésus-Christ un messie, n'attendant pas sa venue à nouveau. [...]
[...] C'est un personnage qui a su se montrer focalisé sur la véracité des précédents récits, et ce désir entretient des liens indéfectibles avec sa façon même de conter l'histoire. Ce discours rapporté narrativisé s'illustre par l'utilisation de verbes de paroles ou de pensées : « Elle répondit » (ligne « Son frère lui dit » (ligne 10). Et cette parole du locuteur qui se fait rapporteur permet des transitions subtiles entre le récit et les paroles qu'il rapporte : il s'efface comme pour mieux faire émerger les paroles des personnages. [...]
[...] Le récit s'achève sur cette punition rigoureuse infligée au curé et à sa sœur, une sentence qui condamne peut-être à la fois les faits établis et les dérives religieuses. C'est le dévoilement d'un blasphème commis sous couvert d'une foi aveugle, et d'un mensonge que le pouvoir permet. Le péché, l'hypocrisie, et l'inceste y sont dépeint de façon didactique, purement descriptive, pour offrir au lecteur et aux devisants auditeurs une histoire de laquelle ils ne pourront pas si hardiment débattre : les faits sont là, et celui qui s'en est fait juge ne pourra être contesté. [...]
[...] L'Heptaméron, Quatrième journée, Trente-troisième nouvelle - Marguerite de Navarre (1558) - De quelle manière la narration formelle de Symontault permet-elle une critique à la fois sobre et tranchante du mal de croire des ecclésiastiques de son temps ? E31LT5-Histoire littéraire du XVIe siècle, TD Examen semestriel de 1e évaluation Sujet 1 : commentaire littéraire du texte extrait de Marguerite de Navarre, Heptaméron, Quatriesme journée, trente troisième nouvelle (de « Ledict curé » à « il confessera la vérité ») La quatrième journée de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre instaurait dès son ouverture le respect de l'alternance de la prise de parole entre les hommes et les femmes. [...]
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