"L'Heptaméron" semble s'inspirer du schéma mis en place dans le Decameron de Boccace. L'activité narratrice des devisants et la recherche du plaisir qui se nouent dans le prologue semble une façon de se détourner de « l'ennui » au sens fort du XVIe siècle. "L'Heptaméron" de Marguerite de Navarre s'organisent autour de « joyeux propos » et de « plaisants contes », comme le considère le lectorat de l'époque qui ne semble retenir de l'œuvre que les contes, et des contes "à l'imitation de Boccace".
Ainsi, "L'Heptaméron" au premier abord se présente comme un divertissement facile pour les lecteurs, mais avant tout un divertissement pour son auteur. Cependant, considérer l'œuvre de Marguerite de Navarre et l'activité des devisants comme un simple divertissement serait occulter l'essence même de l'œuvre et ne pas voir le va-et-vient constant que l'auteur met en place entre les contes et les débats. C'est ainsi que nous nous demanderons comment dans L'Heptaméron se met en place la dialectique du placere et docere ou plus précisément comment Marguerite de Navarre parvient à allier la recherche du divertissement à la volonté de rendre compte de la réalité sociale et morale d'une époque.
[...] Fonction probatoire : on doit se reporter aux propos introductifs et conclusifs des nouvelles. L'Heptaméron adopte le dispositif textuel de la tradition du récit exemplaire, mais les devis infléchissent, voire modifient radicalement la valeur probatoire que leur avaient assignée leurs auteurs (Lajarte) Une exemplarité sans cesse remise en question. L'avènement du plaisir spirituel Dès le prologue est mis en place l'organisation des journées, le matin sera consacré à la lecture de la Bible et l'après-midi aux histoires. Nous allons nous intéresser maintenant à l'activité du matin conduite par Oisille, car bien qu'elle apparaisse secondaire par rapport à l'activité narrative, va au fil des journées prendre de plus en plus d'importance. [...]
[...] Plaire ou instruire dans L'Heptaméron de Marguerite de Navarre L'Heptaméron semble s'inspirer du schéma mis en place dans le Decameron de Boccace. L'activité narratrice des devisants et la recherche du plaisir qui se nouent dans le prologue semblent une façon de se détourner de l'ennui au sens fort du XVIe siècle. L'Heptaméron de Marguerite de Navarre s'organise autour de joyeux propos et de plaisants contes comme le considère le lectorat de l'époque qui ne semble retenir de l'œuvre que les contes, et des contes à l'imitation de Boccace Ainsi, l'Heptaméron au premier abord se présente comme un divertissement facile pour les lecteurs, mais avant tout un divertissement pour son auteur. [...]
[...] Cette métaphore est filée dans la sixième journée au travers de l'expression cette viande si douce Les interventions d'Oisille construisent les différents personnages, les façonnent, les nourrissent au sens premier du terme à l'image de la transformation des apôtres qui ont été ouverts à la vraie sagesse divine. La huitième et dernière journée de notre recueil, incarne le paroxysme de ce cheminement sur lesquels se sont engagés les devisants avec pour guide Oisille. La ferveur d'Oisille a littéralement contaminé les autres personnages, comme nous l'indique le narrateur à la page 587 : il semblait que le Saint- Esprit plein d'amour et de douceur, parlât par sa bouche. [...]
[...] Les nouvelles auraient donc une fonction thérapeutique comme l'indiquait Rabelais, elles permettraient au personnage de fuir l'ennui au travers de la recherche d'un plaisir tout d'abord narratif, mais également du débat et de la conversation. À la lecture du prologue, une nécessité s'impose : fuir l'ennui 1 La nécessité de fuir l'ennui À l'image des personnages de Boccace qui laissaient derrière eux les ravages de la peste à Florence, ceux de Marguerite de Navarre affrontent de multiples dangers dans une nature hostile (cf. [...]
[...] - Mention de la messe : activité qui suit la leçon. - L'empressement des devisants à aller au pré. La deuxième journée reproduit à peu près le même schéma, l'activité d'Oisille est traitée succinctement, de manière elliptique, puisqu'on ne connait pas la consistance de la leçon. Ce qui est notable dans l'ouverture de cette deuxième c'est l'expression du plaisir profane constitué par l'activité narratrice et du désir d'y retourner : Le lendemain se levèrent en grand désir de retourner au lieu où le jour précédent avaient eu tant de plaisir La Troisième journée marque un léger changement dans leur attitude, elle s'ouvre directement sur l'activité d'Oisille, et le texte semble faire part d'un certain plaisir à entendre les lectures du moins un certain contentement pour reprendre les termes exacts. [...]
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