Heptaméron, Marguerite de Navarre, personnage, Géburon, analyse
Le thème de la connaissance et de la remise en question sont des thèmes primordiaux et déterminants dans l'Heptaméron de Marguerite de Navarre. En effet chacun des personnages incarnent un point de vue différent sur la société qui l'entoure. Cette microsociété au fur et à mesure des nouvelles, propose au lecteur une appréciation de divers idées et façons de penser du siècle de Marguerite de Navarre. Chaque nouvelle racontée est suivie d'un débat qui montre la personnalité de chacun des devisant. C'est surtout sur les thèmes de l'amour, de la relation homme/femme que tournent la plupart des nouvelles. On peut ainsi remarquer que Hircan incarne les idées misogynes de son temps en opposition par exemple à Dagoucet qui incarne les valeurs pétrarquéennes largement répandues au temps de Marguerite de Navarre.
[...] La morale même de cette histoire accuse le mari de son inattention. Le fait est que Géburon est conscient des conditions féminines de son époque et des diverses pressions qu'elles subissent de la part des hommes. On voit qu'il prône une certaine liberté de la femme, notamment au niveau de leur sexualité : « Appelez-vous contentement bestial, [ si la femme veut avoir de son mari ce qui lui appartient ?» La femme n'est donc pas une femme-objet soumise au désir masculin. [...]
[...] Bibliography : -M. de Navarre, L'Heptaméron -L. Febvre, Amour sacré, amour profane -D.Bertrand, Lire l'Heptaméron de Marguerite de Navarre -B. [...]
[...] De plus dans la nouvelle quarante-trois il accuse l'hypocrisie des femmes de la cour. En effet, il est à remarquer que la seule femme où il ne fait preuve d'aucune sympathie est une femme issue de l'aristocratie qui jusqu'au bout pour tenter de sauver sa réputation de femme respectueuse va jusqu'à la mauvaise foi et faire châtier le gentilhomme qui était son amant. Finalement il classifie les femmes en amour selon deux catégories : « Je m'ébahis des différentes amours des femmes, et voit bien que celles qui ont plus d'amour ont plus de vertu, mais celles qui en ont moins se voulant feindre vertueuses le dissimulent. [...]
[...] Vous devriez donc beaucoup plus vous émerveiller d'une pauvre femme qui en échappa de la main de deux ». Géburon aime conter des histoires où les héros sont issus du petit peuple qui ne possèdent pas une grande éducation, sortant le groupe de devisant du microcosme aristocratique de la cour. En analysant la nouvelle cinq, le personnage de la batelière aurait très bien pu se soumettre aux deux cordeliers, (présentés comme séducteurs et beaux) puisqu'ils promettent de ne rien révéler. [...]
[...] On remarque également sa mise en pratique dans la nouvelle soixante-sept avec le personnage comique de la vieille dame. Le savoir humain et son apprentissage sont alors interroger au travers des nouvelles et interventions de Géburon. Ainsi, c'est grâce à ses réflexions qui approfondissent la pensée des autres et de sa culture que Géburon apparait comme le plus expérimenté des devisant. Géburon est un être toujours en réflexion qui tend à analyser de manière objective et juste les comportements d'autrui d'où sa sympathie envers les femmes. [...]
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