Commentaire composé du poème "La jetée" d'Henri Michaux.
[...] «L'abondance se lit dans les pluriels des capitaines des caisses des femmes l. 12-14), mais aussi dans l'hyperbole tout ce que j'y ai mis Il faut également noter que le paragraphe consacré à l'énumération des plaisirs de la jeunesse est beaucoup plus long que les autres. Quant à la beauté, elle se devine dans la récurrence des termes mélioratifs grand uniforme choses précieuses habillées richement l. 12-14). La jeunesse est donc une sorte d'âge d'or que le vieillard voudrait retrouver, en vain. [...]
[...] Quelque chose en tout était perdu l. 19). Tous les trésors sont démodés : ce sont des valeurs qui n'ont plus cours d'autres âges mais comme elles ne s'habillent plus 12-14). La vanité de l'espoir du vieil homme se fait entendre dans l'écho entre les deux phrases qui encadrent le paragraphe consacré à la jeunesse Il se mit à tirer en se servant de poulies l Alors, il se mit à rejeter tout à la mer l. 20). La répétition du verbe, l'allitération en et l'égalité du nombre de syllabes (chaque phrase compte treize syllabes) oblige le lecteur à lier ces deux moments : le désespoir, le renoncement est d'autant plus violent qu'il contraste avec l'espoir. [...]
[...] Au long paragraphe consacré à la jeunesse succèdent quatre phrases qui constituent quatre paragraphes très brefs, comme si le blanc de la feuille - le silence du poète - se faisait plus menaçant. La mort du double du poète serait l'expression d'une angoisse intime, la peur de mourir sans avoir pleinement vécu, la peur de disparaître et de se taire. Ainsi, dans les hallucinations de la fièvre, le poète laisse libre expression à ses angoisses : peur de ne pas profiter de l'instant présent, d'anéantir le plaisir en voulant le préserver pour l'avenir, peur de la mort, peur du silence. [...]
[...] Henri Michaux, La jetée Mes propriétés, La nuit remue Introduction La jetée initialement L'estacade est un poème en prose de Henri Michaux, extrait du recueil L'Espace du dedans, datant de 1930. Le titre du recueil est éclairant : en effet, l'espace décrit par ce poème n'est pas un espace extérieur, la mer telle qu'a pu la voir le poète du temps où il était marin, mais un espace intérieur, rêvé ou fantasmé. Nous verrons dans une première partie comment le poème suggère un univers onirique, puis nous essaierons d'analyser le sens de la vision du poète. [...]
[...] Transition Le poème commence donc comme un récit réaliste, mais très vite il glisse vers un univers onirique dans lequel le poète contemple ses peurs et ses angoisses à travers un double. II) La vieillesse, ou la perte À travers le personnage de son double, le poète s'interroge sur la vieillesse et la mort. L'homme qui s'assoit sur la jetée auprès du poète veut en effet faire le bilan de son existence À présent, dit-il, que je suis vieux, je vais en [la mer] retirer tout ce que j'y ai mis depuis des années 8-9). [...]
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