Bergson part d'une analyse de la phrase et de sa structure linéaire pour figurer la vie intérieure et pour montrer que la conscience est mémoire.
Le point de départ est circonstanciel et n'est pour Bergson que l'occasion d'analyser un mot parmi d'autres et de montrer que les éléments successifs de ce mot sont saisis globalement par la conscience. Un mot est en effet I' association d'un son et d'un sens.
Or, si le sens est donné globalement, le son est composé d'unités successives (les syllabes du mot, elles-mêmes décomposables en lettres). Pour rendre compte de la saisie du sens, Bergson doit donc faire intervenir la mémoire, qui permet de garder à I' esprit les moments antérieurs au moment où la conscience se saisit du dernier d'entre eux : le paradoxe de la conscience est qu'elle est constamment présente alors qu'elle s'exerce sur des éléments passés.
[...] Alors que Bergson avait, dans un premier temps, concentré son analyse sur des unités de plus en plus petites, il l'étend à des ensembles de plus en plus vastes, et d'abord à la phrase. Or, une phrase peut être plus ou moins longue, contenir plus ou moins de propositions, avoir une structure plus ou moins complexe; il n'en reste pas moins qu'en tant que phrase, elle correspond à une unité de sens. De plus si, comme disent les grammairiens, une phrase commence par une majuscule et finit par un point, il est toujours possible, en modifiant la ponctuation, de faire une seule phrase avec deux ou plusieurs phrases plus petites; ce qui importe, c'est que la phrase garde un sens et puisse être représentée d'un coup par la conscience - ce qui conduit Bergson à imaginer une phrase immense, un discours poursuivi sur plusieurs années en une phrase unique. [...]
[...] Elle suppose donc la mémoire puisqu'elle conserve et présentifie en un seul acte. Bergson fonde cette caractérisation de la conscience comme mémoire par une analyse du temps, montrant que le temps est, non pas juxtaposition d'instants, mais durée, à savoir persistance du passé dans le présent. Cette analyse s'applique d'abord au mot causerie : elle pourrait s'appliquer à n'importe quel autre, au mot an-ti-cons-ti-tu-tio-nel-le- ment par exemple. Mais il suffit de ce mot de trois syllabes pour voir que le présent et le passé sont indiscernables, que le présent est aussitôt passé, et que le passé est tout entier dans le présent. [...]
[...] Et cette vie intérieure se caractérise comme une durée, non pas le temps spatialisé et objectif mesuré par les horloges, mais une durée vécue. Cette vie intérieure peut manquer de cohérence et d'unité ; elle n'est pas nécessairement un long fleuve tranquille mais elle suppose au moins une continuité; elle est ponctuée de différentes manières, selon des rythmes hétérogènes, mais elle ne peut être interrompue. C'est par cette durée, qui est celle de la conscience, que je suis une personne unique. Cette vie intérieure est donc définie, à travers tous les aléas qui marquent son existence, par I'unité de la conscience. [...]
[...] la dernière Application de I'analyse à la vie intérieure qui est le véritable objet du texte: Or je crois bien . par des points Le point de départ est circonstanciel et n'est pour Bergson que l'occasion d'analyser un mot parmi d'autres et de montrer que les éléments successifs de ce mot sont saisis globalement par la conscience. Un mot est en effet I'association d'un son et d'un sens. Or, si le sens est donné globalement, le son est composé d'unités successives (les syllabes du mot, elles-mêmes décomposables en lettres). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture