Les Béotiens furent des précurseurs, puisque Thèbes et ses voisins d'Orchomène, de Thespies entretenaient dès l'époque archaïque des liens religieux autour des sanctuaires de Poséidon à Onchestos et d'Athéna à Coronée. C'est avec ce texte extrait des Helléniques d'Oxyrhynque que l'on voit se dessiner la formation d'une confédération en Béotie, avec son organisation, ses institutions.
"Les Helléniques" d'Oxyrhynque est un livre d'histoire grecque datant de 395 avant Jésus Christ ; elles sont souvent attribuées à Ephore de Cumes même si l'auteur reste à nos jours encore incertain. Elles ne sont connues que sous forme fragmentaires, notamment grâce aux papyrus d'Oxyrhynque. Ainsi c'est un texte descriptif qui relate l'organisation au sein de la confédération béotienne, c'est-à-dire le partage des pouvoirs, les relations entre les cités.
En 446 est créé la confédération béotienne ; Thèbes en est la principale instigatrice et prend peu à peu une place prééminente dans celle-ci. Le texte qui nous est présenté date au maximum de 427, avec la capitulation de Platée, Thèbes possède désormais Platée et ses territoires sous sa direction. Comment était organisée la confédération béotienne, comment s'articulait-elle et sur quels principes ? Qui détenait les principaux pouvoirs ?
[...] Une double facette, la confédération - Il faut tout d'abord définir ce qu'est une confédération, c'est une union entre plusieurs États qui, tout en gardant une certaine autonomie, s'associent pour former un seul État à l'égard des puissances étrangères. Dans notre cas précis, les Etats représentent bien sûr les cités. - Ainsi était organisée la constitution de chaque cité. Le Koinon de Béotiens était organisé de la façon suivante : tous ceux qui habitaient le pays étaient répartis en onze districts Avec cette citation, on voit bien apparaître la double organisation, celle interne à chaque cité et celle propre à la confédération. [...]
[...] Il conviendrait donc de se demander : comment était organisé la confédération béotienne, comment s'articulait-elle et sur quels principes. Qui détenait les principaux pouvoirs ? Nous y répondrons à l'aide d'un plan en trois parties, nous verrons tout d'abord la relative unité au service de l'égalité, puis l'organisation des pouvoirs au sein de la confédération et enfin les inégalités avec l'hégémonie thébaine. Nous pouvons maintenant voir l'apparente unité de la Béotie à travers la fondation d'une confédération. Une relative unité au service de l'égalité Une unité apparente - Les différentes cités semblent unies. [...]
[...] Chaque district désignait en outre soixante conseillers pour chaque béotarque Thèbes a donc 240 représentants au conseil et 4 béotarques. - Thèbes possède un avantage, la Boulè fédérale se réunissait à la Cadmée, c'est-à-dire en territoire thébain. Les Thébains pouvaient ainsi beaucoup plus aisément que les autres Béotiens, participer aux délibérations d'intérêt général et exercer une influence plus profonde que celle des citoyens des autres villes. - Il n'est pas fait mention dans le texte, mais le trésor fédéral est à Thèbes. [...]
[...] La confédération béotienne instaure des liens entre les cités, un pouvoir exécutif, judiciaire et législatif se met en place. En contrepartie chaque cité doit consentir aux besoins de la confédération. II) L'organisation des pouvoirs L'organisation du pouvoir politique entre les cités (la confédération) - ces districts désignaient un béotarque Chaque district désignait en outre soixante conseillers pour chaque béotarque, auxquels était versée une indemnité quotidienne ».Chacun des districts élisait un des principaux magistrats, les béotarques (archontes), auxquels étaient confiées les fonctions exécutives. Les béotarques étaient choisis pour un an et renouvelables, ils avaient une indemnité. [...]
[...] On voit ainsi la suprématie de Thèbes sur la confédération. -L'existence de deux monnaies, une fédérale et une autre thébaine montre l'importance prise par Thèbes dans la confédération. Conclusion Pour conclure, la confédération béotienne est une réponse aux différents blocs constitués à cette époque tels que la ligue de Délos et la confédération du Péloponnèse. La Béotie se dote ainsi d'institutions, un Conseil fédéral, des béotarques, un pouvoir judiciaire. Chaque cité possède une partie du pouvoir, chacune d'entre elles s'engageant en contrepartie à subvenir aux besoins de la confédération. [...]
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