Théodore Agrippa d'Aubigné, Hécatombe à Diane, XVIe siècle, littérature, Mythologie, mythologie latine, fable, poésie, amour
Aubigné, âgé de 18 ans, s'installe dans sa petite propriété des Landes-Guinemer, non loin de Blois et du château de Talcy qui appartient à Jean Salviati. Il rencontre sa fille, Diane, nièce de la Cassandre de Ronsard, en juin 1571. Mais, dès 1572, des nuages assombrissent le charmant badinage et, en juillet 1573, ce sera la rupture, le père revenant sur sa promesse à cause du « différend sur la religion ». C'est l'occasion pour le soldat de devenir poète :
« Cet amour lui mit en tête la poésie française, et lors, il composa ce que nous appelons son Printemps ; où il y a plusieurs choses moins polies, mais quelque fureur qui sera au gré de plusieurs. »
[...] Il revient ensuite au visage et donne un autre détail réaliste pour dire, une fois encore, la proximité de la vieillesse, repoussante, avec la mort. Le second hémistiche se caractérise par le rythme 4 (« yeux » est en diérèse) + 2 : le participe passé « ternis », mis en relief, laisse voir la progression de cette mort qui s'avance. L'hypothèse de la vieille femme dispensatrice d'éloges relatifs à l'amant malheureux,, par son caractère repoussant, est ainsi écartée. B ~ REGRET DE NE POUVOIR ÊTRE UN ADONIS « Si j'etois en ma forme inconstant et muable, » La proposition subordonnée de condition est à l'irréel du présent. [...]
[...] Avec les deux adjectifs de ce même vers, ils appartiennent au champ lexical de la métamorphose, malheureusement impossible. L'adjectif « amiable », qui signifie « aimable », indique un désir de plaire, qui se heurte à la réalité. Aubigné n'est pas assez beau pour être aimé. « Comme mon âme est belle, il serait Adonis. » Aubigné déplore donc son physique, peu avantageux. Il suffit de se reporter au portrait peint par Bartholomäus Sarburgh, conservé au musée des Beaux-Arts de Bâle, pour s'en convaincre. [...]
[...] Hécatombe à Diane, sonnet XXIX, Le Printemps - Théodore Agrippa d'Aubigné (XVIe siècle) - Jusqu'où va l'imitation de la mythologie latine et quel est le rôle de la fable ? « Vertonme étant brûlé d'un tel feu que le mien, Pipé qu'il fut des yeux de la nymphe Pomone, Pour amollir le sein de sa dame félonne Changea comme il voulut de forme, et de maintien. Mais hélas mon pouvoir n'est tel que fut le sien II s'habilla en vieille à la tête grisonne, Et puis en Adonis, et lors jouit Vertonme De ce qu'il adorait pour son souverain bien. [...]
[...] Aubigné utilise la mythologie pour peindre sa passion. Pipé qu'il fut des yeux de la nymphe Pomone, » Pétrarquisant, Aubigné reprend le thème de l'amant déçu par la froideur de la femme dont le regard a pu ressembler à une promesse. On sait que, chez Pétrarque, le coup de foudre (l'innamoramento) passe par le regard : c'est la « voie qui des yeux mène au cœur », les « beaux yeux » « tress[ent] » les « liens » amoureux. [...]
[...] Le rythme qui va en decrescendo, isole pour le mettre en valeur, le compliment qu'est le substantif « déesse ». Identifiée à la nymphe Pomone, Diane Salviati est ainsi l'objet d'une promotion. En même temps, dans l'ensemble du recueil, la jeune femme est comparée à Diane, qui est bien une déesse (aux trois visages). « Le front ensillonné d'une froide vieillesse, » L'énumération des laideurs de la vieillesse, faite sur un rythme ternaire, commence par un détail réaliste, les rides. [...]
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