"Harmonie du Soir" est extrait de la section "Speen et idéal" du recueil de poèmes Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire et tiré de l'édition de 1861. Ce texte appartient au célèbre Pantoum hugolien bien connu dans Les Orientales. Cet extrait fait partie du cycle de l'amour des Fleurs du Mal et il est l'avant dernier poème du recueil destiné à Madame Sabatier. Ce poème pourrait cependant tout à fait être destiné à un être divin mais il insiste surtout sur l'instant privilégié et serein du couché du soleil, moment très apprécié par Baudelaire. Nous pouvons alors nous demander quelle dimension prend le crépuscule dans ce poème (...)
[...] En somme, ce poème donne une dimension à la fois biblique, antithétique du poème. Ces formes sont mises en valeur par la forme très particulière et par le vertige des sens et des sensations. On y trouve aussi une triple évolution. La première étant celle du crépuscule qui passe à la nuit. La seconde est spatiale. Le début traduit un mouvement alors qu'à la fin on trouve l'immobilité. Enfin, la dernière évolution est affective. En effet, on passe d'une perception agréable au souvenir de l'être aimé sous forme de malaise mélancolique. [...]
[...] Cet extrait fait partie du cycle de l'amour des Fleurs du Mal et il est l'avant dernier poème du recueil destiné à Madame Sabatier. Ce poème pourrait cependant tout à fait être destiné à un être divin mais il insiste surtout sur l'instant privilégié et serin du couché du soleil, moment très apprécié par Baudelaire. Nous pouvons alors nous demander quelle dimension prend le crépuscule dans ce poème. Nous verrons dans un premier temps que la forme tient une place importante et particulière dans ce poème. [...]
[...] Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir. Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige, Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir ! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ; Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige. Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir, Du passé lumineux recueille tout vestige ! Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige . Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir ! [...]
[...] Cette forme du Pantoum est par ailleurs une forme adaptée. En effet, elle s'adapte au fond du poème comme dans la plupart des poèmes en vers contrairement aux poèmes en prose qui s'appuient essentiellement sur les procédés d'écriture. Ce poème ci est composé de quatre strophes avec des rimes répétés et réguliers en -oir et en -ige Cette régularité avec les rimes embrassées correspond bien avec le titre et le thème du poème qui est l'Harmonie. Cela dit, la forme ne faisant pas tout, l'Harmonie se retrouve dans un vertige des sens et des sensations que nous offre le fond du poème. [...]
[...] Déjà, on trouve une antithèse constante, tout au long du poème entre l'ombre symbolisant le malaise et la lumière, symbolisant les vertiges agréables du souvenir. On retrouve l'image de l'ombre au vers 10 avec le néant vaste et noir ! La lumière est, elle, exprimée par Du passé lumineux (vers 14) et, dans la chute, Ton souvenir en moi luit (vers 16). De plus, on retrouve une certaine dimension religieuse. On retrouve cette dimension dès le début du poème avec l'injonction Voici venir les temps rappelant l'injonction biblique. [...]
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