Ce passage extrait de la deuxième scène du second acte de Hamlet, œuvre de Shakespeare – succède à la tirade d'un comédien, racontant la mort de Priam, assassiné par Pyrrhus. Mort qui ressemble à plusieurs égards à celle du père de Hamlet.
Dans le passage étudié, Hamlet réagit à ce qu'il vient d'entendre dans cette tirade et passe de la fiction à la réalité en s'interrogeant sur sa propre situation.
On verra donc en quoi cet extrait nous éclaire sur les raisons de l'inaction du protagoniste face au meurtre de son père.
On s'intéressera à l'objet de la colère d'Hamlet puis à son projet de vengeance.
[...] Hamlet décide de mettre en scène le meurtre de son père pour confondre Claudius. Il a en effet entendu dire que certaines créatures coupables assistant à une pièce ( ) proclamèrent leur forfait Il y a une référence à la conception mimétique du théâtre. L'imitation du réel est si forte que Claudius sera frappé en voyant la scène. Il ne verra pas un comédien en tuer un autre, mais s'observera lui-même assassiner son frère; Hamlet profitera alors de son trouble pour le confondre. [...]
[...] La colère d'Hamlet semblerait donc dirigée contre sa mère. De fait, lorsqu'il s'injurie, les termes employés sont féminins putain grue souillon et pourraient ainsi qualifier la figure maternelle. Si Hamlet déballe [son] cœur avec des mots et [s']abîme à jurer sa vengeance, sa mère n'en a-t-elle pas fait autant lorsqu'elle prononça ses vœux de mariage? N'a-t-elle pas déball[é] [son] cœur et jur[é] fidélité? Dans ce cas, il semblerait qu'Hamlet en veuille à sa mère sans vraiment l'admettre, l'accepter, et la considère comme une putain de s'être mariée avec le frère et assassin du roi. [...]
[...] Sa fureur se dirige contre lui-même, sa mère et Claudius, sans distinction. C'est ainsi qu'elle est révélatrice des doutes et confusions qui l'animent face au meurtre de son père. C'est effectivement un autre élément important de ce passage. Hamlet semble enfin décidé à venger son père. Dans un premier temps, il tente de s'encourager, de se convaincre de la nécessité de cette vengeance. Il compare donc la scène à laquelle il vient d'assister à l'assassinat de son père, qu'il juge bien plus terrible. [...]
[...] Une fois encore, Hamlet ne prend pas vraiment d'initiative, n'agit pas. Ce stratagème n'est qu'un moyen de gagner du temps. C'est ainsi que ce passage nous éclaire sur les raisons de l'inaction d'Hamlet, à la fois provoquée par la confusion dont il est victime et qui transparait dans ses moments de colère, sa peur d'être assimilé à Claudius et, peut-être, par une certaine lâcheté. La suite de la pièce montrera d'ailleurs qu'il lui faudra encore un long moment pour enfin venger son père et qu'il ne l'assumera pas. [...]
[...] Tout d'abord, on perçoit nettement la colère d'Hamlet dans cette tirade, et ce, qui s'injurie lui-même ou qu'il crie sa fureur vis-à- vis de son oncle. Dans un premier temps, Hamlet s'en prend à lui-même. Il prend conscience de l'attitude étrange qu'il adopte face au décès de son père. Alors qu'il a appris qu'il s'agissait d'un assassinat, il reste inerte, ne projette aucune vengeance. C'est pour cette raison qu'il s'injurie à plusieurs reprises, se traite de couard ou de canaille engourdie appelle lâcheté la passivité dont il fait preuve. [...]
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