Dans cette partie intitulée « Fiançailles », et suite à son aventure malheureuse avec Annie Playden, Apollinaire s'amuse de sa condition de poète, mettant en avant la singularité de son rôle et surtout de sa sensibilité, bien plus développée que celle des autres. Ainsi, même si le poète est confronté comme tout un chacun au quotidien, au besoin de repos et d'évasion, Apollinaire affirme qu'un poète reste constamment en éveil, ses sens comme en alerte.
[...] Celui-ci montre alors qu'il ne se détache pas du commun des mortels, qu'il apprécie les mêmes plaisirs que n'importe quel humain, à savoir jouir du repos du dimanche. Il se montre alors même docile par l'utilisation du verbe j'observe qui veut dire je respecte scrupuleusement je m'incline devant la tradition Il montre alors immédiatement qu'il se délecte et encourage l'indolence par la formule je loue la paresse Le poète apparaît donc quelqu'un cde banal qui se délecte des mêmes plaisirs que tout un chacun. [...]
[...] On sait pourtant qu'à l'époque, Apollinaire venait de rompre avec Annie Playden. On sent pourtant que le poète veut en quelque sorte tourner la page amoureuse pour se concentrer sur sa page blanche et créer comme en atteste le vers 11, je voudrais éprouver une ardeur infinie On appréciera l'inversion nom- adjectif qui donne encore plus de force à sa volonté de passer à autre chose. Toutefois, le poète n'est pas fermé à l'amour puisqu'il compare un de ses sens, toujours en alerte à son amour. [...]
[...] Guillaume Appolinaire, "Le repos du dimanche", in "Alcools" Nous sommes ici en présence du poème intitulé Le repos du dimanche extrait du recueil de poèmes Alcools écrit par Guillaume Apollinaire et publié en 1913. Alcools est un recueil composite, fait de plusieurs sections sans réels liens les unes avec les autres. Ce recueil est à l'image de la vie du poète, qui aura eu une existence riche, mais très chaotique tant en amour qu'au quotidien, faite de bonheurs, mais également de douleurs comme les séparations ou encore l'expérience de la guerre. [...]
[...] Paradoxalement, le poète reste flou au départ en usant d'un article indéfini l'un au vers 6 et ne nomme donc pas le sens dont il parle, mais le compare déjà aux montagnes, au ciel. Apollinaire reste flou sur le sens nommé pendant plusieurs vers, cinq exactement. Pour le désigner, il utilise la répétition du pronom personnel Il aux vers 8 et 9. Malgré ce flou, on retrouve les thèmes chers aux poètes comme le ciel, la nature, l'amour, les saisons. [...]
[...] Une capacité unique à s'évader Une fois les topiques classiques de la poésie passés en revue, une certaine brutalité apparaît et tranche littéralement avec le début du poème. On retrouve alors les termes décapité cou tranché Le sens non nommé a alors pour tête le soleil, preuve qu'il est toujours en communion avec la nature, toujours la tête dans les nuages, le poète a donc cette capacité unique de décoller, de quitter la terre, de s'évader, cela se confirme avec le vers 10 et la lune son cou tranché On notera l'opposition soleil/lune qui nous fait dire que le poète est constamment en alerte, quel que soit le moment de la journée. [...]
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