Apollinaire est un poète français qui a été au carrefour de mouvements nouveaux tels que le cubisme, le dadaïsme et le théâtre d'avant-garde. Il a inventé le terme "surréalisme" qui est devenu celui d'un mouvement littéraire qui voyait dans l'art un instrument de libération et de révolution et rejetait le rationalisme en faveur de l'inconscient. Dans son recueil Alcools (1913), il fait la synthèse de thèmes modernes et de formes poétiques libres comme dans le poème Mai que nous allons étudier. Comment le poète évoque-t-il ici un souvenir ? Nous verrons qu'il dresse un tableau où il reprend trois grands thèmes lyriques que sont l'amour déçu, l'angoisse de la mort et un paysage reflet d'un état d'âme.
I- Un amour déçu
a) Un malaise :
La présence des "dames" (v.2) est vite évanouie. Le lecteur peut se demander si elles sont réelles ou s'il s'agit de fées ou d'ondines. Elles nous rappellent la Lorelei, cette sirène du Rhin qui charmait les bateliers par son chant et les faisait sombrer. Ici, c'est le poète qui est en barque, donc risque sa vie en succombant au charme féminin. Ce poème a pris place dans la section "Rhénanes" du recueil Alcools car il cite le "Rhin" (v. 1 et 16) et les vignes "rhénanes" (v.12) (...)
[...] Ce printemps n'est qu'une apparence, cachant au fond un hiver qui reste. Les fleurs disséminées deviennent très tristes, quoique belles, avec l'allitération en qui unit "fleuris" "flétris" "fleuve" (v.9) et "fleurs" (v.17). Elles évoquent une estampe japonaise des cerisiers aux branches fleuries, sans feuilles. Impression automnale : Ce printemps ressemble donc plutôt à un automne, les "vignes" et 17) appartiennent à la thématique de l'automne. C'est le dernier mot du poème, sens symbolique de l'ivresse amoureuse pour une jeune fille que le poète désire mais qui reste inaccessible comme la Lorelei. [...]
[...] Nous verrons qu'il dresse un tableau où il reprend trois grands thèmes lyriques que sont l'amour déçu, l'angoisse de la mort et un paysage reflet d'un état d'âme. Un amour déçu Un malaise : La présence des "dames" (v.2) est vite évanouie. Le lecteur peut se demander si elles sont réelles ou s'il s'agit de fées ou d'ondines. Elles nous rappellent la Lorelei, cette sirène du Rhin qui charmait les bateliers par son chant et les faisait sombrer. Ici, c'est le poète qui est en barque, donc risque sa vie en succombant au charme féminin. [...]
[...] Le poète a recours à une hypallage puisqu'il dissocie deux mots dont on s'attend à l'association. Condition mortelle de l'homme : Le défilé des "tziganes" (v.10) et du régiment (v.13) seulement entendu au loin évoquent aussi le temps qui passe: les nomades ne s'arrêtent jamais sauf dans la mort. Apollinaire a écrit un autre poème sur eux : les Saltimbanques dans ce même recueil. Leur cirque dont on voit surtout (strophe les animaux dressés : "ours", "singe", "chien" (v.10) et "âne" (v.11) symbolise peut-être la vie. [...]
[...] Un aveu : Les vers 7/8 émeuvent le lecteur : la femme aimée semble desséchée et vouée à la mort comme le soulignent les comparaisons entre "ongles" (v.7) et "pétales tombés des cerisiers" (v.6) et entre "pétales flétris" (v.8) et "paupières" (v.8). Il emploie la métaphore de la femme-fleur utilisée en poésie, notamment par Ronsard. Elle se met à ressembler ici plutôt à une momie ou simplement une morte. Les "ruines" (v.14) finales, avec la diérèse, insistent sur l'amour écroulé dont il fait l'aveu. Transition : Le constat douloureux de cet amour perdu se double d'une angoisse liée au temps qui passe et nous entraîne vers la mort. [...]
[...] III- Un paysage état d'âme : Un tableau de printemps : "joli mai" est répété en écho au v.1 de la première et de la quatrième strophe, ce qui donne une impression d'enfermement dans un tableau printanier. Cependant, l'autre écho à ce vers est "jolies mais" (v.3) qui constate à l'inverse qu'on ne peut figer le printemps. La vigne fleurit avant d'avoir les feuilles comme les cerisiers, ce qui explique ces "fleurs nues" (v.17) sans feuilles, qui donnent au paysage un air de neige avec "les pétales tombés". [...]
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