Octosyllabe, ponctualisation, mélancolie, calligramme, nostalgie
Ecrire des poèmes en calligramme permet à Apollinaire d'associer deux arts (poésie et picturale) avec lequel il a des affinités. Les noms de peintres qu'il cite montre qu'il défend les peintres de son époque.
Le poème est construit en 2 parties comme nous indique le titre avec « la colombe » et le « jet d'eau ». Toutefois le calligramme fait ressortir un bassin pouvant apparaitre comme une troisième partie.
[...] Guillaume Apollinaire La colombe poignardée et le jet d'eau in Calligrammes (1918) Versification : - Octosyllabe - Syllabes paires en majorité - Un décroissant un croissant - Mètres longs Provoque une irrégularité mais harmonie des vers pairs. Rimes : Assonances privilégiée en Elles n'obéissent pas aux contraintes classiques (Jacob aube) Ce poème appartient aux poèmes de guerre. La répétition de cette question où êtes-vous ? où sont ? à laquelle s'ajoute la liste des noms, prénoms familiers comme Max Jacob et inconnus rappelle le souvenir de La ballade des Dames et des Seigneurs des temps jadis de Villon ainsi que le sentiment de mélancolie ressenti à l'approche de la mort présent dans les deux textes. [...]
[...] La mise en perspective du bassin par rapport à l'eau et à la colombe suggère un œil une bouche, une barque et le propose en 3e partie. Interprétation *L'eau, dénotation, connotation. - Jet d'eau au cœur du calligramme - L'eau dormant - Mer sanglante - O = eau =centre d'un œil qui pleure - jaillissent - 2 occurrences de pleure - Jet d'eau : transposition de son envie de pleurer, de ses propres larmes C'est là ou meurt le regard de ses amis mais à la fois ses souvenirs jaillissent. [...]
[...] Question directes - Coucher du soleil - Transposition dans le jet d'eau, image de sa tristesse - Sonorité dominante en cette assonance qui parcourt le texte prolonge le mot mélancolie dont on a 3 occurrences - Passé de sa jeunesse d'adulte juste avant la guerre - Les noms qu'il évoque son des noms de sa vie parisienne d'avant la guerre Il en parle comme si c'était un passé lointain, il faut ça pour dire que la vie ne revient pas en arrière, elle est courte. Nostalgie : on ne peut arrêter le temps, comme l'eau d'un jet que l'on attrape pas, comme la guerre qui balaye la vie. Ce n'est pas un baume c'est un poison peut-être sont-ils morts déjà *Sentiment religieux dans le poème - Omniprésent - Par la colombe symbole religieux de paix - Champ lexical : église, âmes, firmament, pris à la colombe un retour de paix (dessin + extase mystique) - Dessin d'une colombe crucifié - Œil divin ? [...]
[...] prière de Dieu - Ame suggère l'idée de l‘au-delà consolateur - Firmament : cid avec connotation, mouvement ascensionnel vers Dieu, un paradis différent de l'enfer de la guerre - Marie : vierge (double sens avec Marie Laurencin) - Prière face à l'angoisse de la mort - o sanglante mer passage dans la Bible - Eau, purification (symbole dans toutes les religions) - Jardin : métaphore du champ batail, on a souillé le jardin d'Éden L'angoisse de la mort chez un soldat génère un sentiment de désir de protection *Le symbolisme végétal : - Les lèvres fleuries : (sensualité de l'association) métaphore de la femme fleurs connoté la jeunesse et la beauté de la femme, un éloge de la femme aimée en un seul adjectif. - Laurier : arbre symbole de victoire, de gloire dans l'Antiquité, couronne de laurier, symbole de la victoire monstrueuse - Jardin rappelle que l'Homme peut aussi construire avec la végétation la beauté du monde mais ici le jardin est le champ de bataille, il détruit tout. Apollinaire depuis Alcool (1913) supprime la ponctualisation. Au lecteur de choisir où la pause se fait. [...]
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