Commentaire littéraire comparé entre la Chanson de Roland et l'Iliade à partir du sujet de la célébration épique et l'héroïsme guerrier.
[...] Il n'y a pas de réalisme guerrier. Dans la chanson, le réalisme n'a pas d'autre réalité que la poésie. Il reste la violence, la souffrance et la mort, pas condamnées mais exaltées car révélatrices du courage et de la bravoure des guerriers. La guerre est l'objet du genre épique. C'est l'impossibilité aux individus d'accéder au statut de héros (héros chez les Grecs : demi-dieu, par sa bravoure accède à un rang semi divin). On peut également noter qu'il n'y a qu'un seul personnage féminin dans toute la Chanson de Roland : la femme de Marsile. [...]
[...] Laisse 104 : La littérature privilégie le combat singulier à la mêlée générale. On favorise la représentation générale des batailles (cf. Le Seigneur des Anneaux). Il coupe le personnage en deux. C'est un motif récurrent. C'est à la fois un motif esthétique et une hyperbole. C'est un topos. Il met en valeur la force démesurée de Roland comme dans les films d'action. Il y a une satisfaction du public à reconnaître ces motifs. Pour avoir une juste perception, il faut avoir la réception d'un cinéma épique. [...]
[...] Célébration épique et héroïsme guerrier. I ) L'idéal chevaleresque. La Chanson de Roland est une épopée. C'est une suite d'épreuves auxquelles les hommes gagnent en bravoure et en honneur. La raison de la présence de la guerre, chez Hegel, est le fait que la guerre est une aventure collective qui engage le destin d'un peuple en temps de crise ou de fondation. On construit ou défend des valeurs communes consécutives d'elles- mêmes. L'Iliade et la Chanson de Roland ont des points communs : Décrivent une guerre Une bataille qui oppose des nations qui défendent une cause L'épopée est un genre nationaliste. [...]
[...] Il y a une esthétique dans le récit : il dérive de la contrainte de l'oralité. Ces chansons sont des textes psalmodiés par des jongleurs en public. C'est un art de la mémoire. Il y a des moyens mnémotechniques pour s'en souvenir. La répétition est une conséquence de l'oralité. Il y a une esthétique du motif comme celui du combat à la lance. Il est en sept éléments : éperonner le cheval, brandir sa lance Ce motif est présent vingt ou trente fois dans le texte. [...]
[...] L'action se déroule en Espagne mais il n'y a que les noms des villes comme Saragosse. On ne cherche pas à créer l'illusion d'un espace géographique. C'est une nécessité narrative. La description du lieu de mort de Roland est simple : en hauteur, un arbre et des rochers. C'est pareil pour le temps. La chronologie n'est pas scandée. Le temps n'a pas d'épaisseur, il n'y a pas d'autre temps que celui de la performance devant le public. La poésie descriptive est limitée aux armes, armées, aux armements. [...]
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