L'extrait étudié appartient au genre théâtral ; il s'agit, en effet, d'une pièce de théâtre écrite en 1935 avant la Seconde Guerre mondiale. L'auteur est Jean Giraudoux, né en 1882 et décédé en 1944. Il s'agit d'un écrivain français qui a participé à la Première Guerre mondiale et qui s'est engagé contre la Seconde Guerre hitlérienne. Ses œuvres les plus célèbres sont Electre, Pleins pouvoirs, Cantique des cantiques et, bien évidemment, l'œuvre dont est issu l'extrait étudié à savoir La Guerre de Troie n'aura pas lieu.
L'extrait étudié se situe dans l'acte II, scène 5 donc au début de la pièce. Cependant, le lecteur connaît déjà l'intrigue ; il est au-dessus du personnage car il sait que la guerre aura lieu. Dans cet extrait, un hommage aux morts est attendu mais au lieu de cela Hector, personnage de l'extrait, général qui a vécu la guerre comme Giraudoux, les plaint et le discours traditionnel devient un anti discours d'hommage. Hector devient le porte-parole de l'auteur. Nous pouvons nous demander comment Giraudoux arrive à faire passer ses intentions à travers le discours d'Hector.
[...] Nous retrouvons également l'apostrophe oratoire au début comme nous pouvons le voir avec à la ligne 1 : ô vous ( ) et à la ligne 16 ô vous ( ) ; le ton est donc solennel, vocatif : Hector interpelle les morts. L'apostrophe oratoire correspond à l'exorde c'est-à-dire une sorte d'accroche typique du discours traditionnel. De plus, les verbes sont conjugués au présent ce qui donne l'impression qu'Hector est en train de parler, de prononcer son discours. Nous retrouvons le présent de narration à plusieurs reprises à la ligne 2 : sommes à la ligne 7 : avons à la ligne 8 : faisons etc. [...]
[...] Pour l'auteur, les humains sont la cause de cette guerre horrible et les conséquences de la guerre sont affreuses. Voltaire parlait de boucherie héroïque pour évoquer ces tas de morts. L'absurdité de la guerre réside dans le fait que des personnes meurent pour rien. Giraudoux est donc un auteur engagé dans ses œuvres. Hector, porte-parole de Giraudoux, ne fait pas comme prévu un discours pour rendre hommage aux morts, mais, au contraire, rompt avec la tradition qui veut qu'avant chaque bataille il y ait un discours funèbre. [...]
[...] Il s'agit alors pour l'auteur de rompre avec des rites. Ici, Hector refuse de rendre hommage à des morts, car ils sont morts dans l'inutilité des hommes et aussi, car la guerre arrive à nouveau ce qui signifie qu'il y aura à nouveau des morts. Ce n'est pas vraiment le temps pour faire un discours comme le montre l'intervention du père d'Hector. Il s'agit d'un extrait qui permet la critique de rites, de coutumes ridicules aux yeux du pacifiste Giraudoux. [...]
[...] Nous pouvons nous demander comment Giraudoux arrive à faire passer ses intentions à travers le discours d'Hector. Tout d'abord, nous allons voir qu'il s'agit d'un discours aux allures traditionnelles. Puis, nous verrons que ce discours est en fait un anti-discours d'hommage. Enfin, nous aborderons les intentions de l'auteur. Ce discours peut paraître traditionnel. En effet, il présente les allures traditionnelles d'un discours à commencer par le contexte bien placé du discours. Avant une bataille, un général, un homme important doit prononcer un discours funèbre. [...]
[...] Ce discours est en réalité un anti-discours d'hommage étant donné le contenu du discours et d'autres éléments qui interviennent pendant le discours d'Hector. Tout d'abord, il s'agit en effet d'un anti-discours d'hommage en raison du contenu du discours. Hector ne va pas rendre hommage aux morts comme on pouvait s'y attendre. Il va les plaindre parce qu'ils sont morts pour rien et qu'ils ont perdu le bien unique qu'est la vie. Hector ne rend pas hommage aux morts, car il rappelle que parmi les morts il n'y a pas que des bons comme chez les vivants. [...]
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