Charles Tilly, Contrainte et capital dans la formation de l’Europe, moyens de contraintes, bureaux de taxes, systèmes d’imposition
Premier argument : selon Tilly, deux phénomènes sont à l'origine de l'avènement de l'État : le monopole des moyens de contraintes ainsi le monopole de la taxation nécessaire pour entretenir la contrainte. Avec l'essor scientifique sont apparus de nouveaux armements, changeant le visage de la guerre. En effet, avec le développement des armes à feu, seul l‘État avait les moyens de financer une armée. C'est avec cette armée que l'État a pu monopoliser les moyens de contraintes.
En contrôlant la contrainte grâce à la puissance militaire, l'État a pu imposer les moyens qu'il jugeait efficaces pour conduire et financer la guerre. C'est dans ce contexte que sont apparues des structures étatiques comme les trésoreries et les bureaux de taxes. C'est également dans ce contexte que sont apparus les systèmes d'imposition dont les revenus servaient à l'entretien du monopole de la contrainte.
[...] Comment la guerre fait l'État et inversement, Charles Tilly, Contrainte et capital dans la formation de l'Europe, p.117-162 Fiche de lecture Référence : TILLY, Charles Comment la guerre fait l'État et inversement», dans C. Tilly, Contrainte et capital dans la formation de l'Europe, 990-1990, Paris : Aubier, p.117-162. But de l'auteur : Exposer le lien existant entre l'État et la guerre, à travers l'historicité du phénomène de la guerre; l'auteur cherche également à illustrer le rôle du capitalisme dans l'évolution des belligérances. [...]
[...] Il est donc possible d'affirmer que la guerre fait l'État; elle en modifie le rôle. Second argument : L'impôt ainsi que l'économie de guerre rendaient l'État vulnérable face à d'éventuelles révoltes populaires. Cependant, avec le nationalisme, les citoyens s'engageaient massivement dans l'entreprise guerrière. Une armée composée de citoyens de l'État et dirigée par des membres de la classe dirigeante combattait mieux et ne représentait pas un grand risque pour le pouvoir en place. Le mercenariat n'était donc plus d'actualité puisque les mercenaires étaient beaucoup plus dispendieux. [...]
[...] C'est avec cette armée que l'État a pu monopoliser les moyens de contraintes. En contrôlant la contrainte grâce à la puissance militaire, l'État a pu imposer les moyens qu'il jugeait efficaces pour conduire et financer la guerre. C'est dans ce contexte que sont apparues des structures étatiques comme les trésoreries et les bureaux de taxes. C'est également dans ce contexte que sont apparus les systèmes d'imposition dont les revenus servaient à l'entretien du monopole de la contrainte. Pour que l'État tire profit de son monopole de la taxation, il avait besoin d'une économie monétarisée et d'une disponibilité de crédit. [...]
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