Lorsque Lampedusa rédigeait son unique roman, Le Guépard, il sentait ses forces diminuer. En 1957, il a noté, dans son journal, cette sensation très présente, et croissante, du déclin physique : "A la maison, dans la soirée, nette sensation d'être à bout de force. Cela passera cette fois encore peut-être. Mais un jour ou l'autre, cela ne passera plus." (cité par Pietro Citati dans "Le Monde des livres ", 11 mai 2007).
Écrit par un auteur qui savait que ses jours étaient comptés, "Le Guépard" serait-il "un roman de la mort", l'expression systématique d'une hantise, et aussi d'une attirance pour le mort, perçue comme une délivrance ?
[...] 215), elle échappe aux incertitudes de l'histoire humaine. La sensualité n'est plus alors qu'un appât, qui ne fait qu'accroître le désir de la mort, profondément ancré dans l'esprit du Prince. Vénus, déesse et planète, enveloppée de son turban de vapeurs automnales a des allures d'odalisque, quand il l'aperçoit à la sortie du bal chez les Ponteleone. Au moment de mourir, Vénus se métamorphose en femme élégante, avenante, qui se glisse entre les enfants du Prince pour l'emmener dans le monde où toute souffrance cesse: elle apparut plus belle encore qu'au temps ou il l'entrevoyait dans les espaces stellaires (p. [...]
[...] Tancrède est le seul, parmi les nobles, qui soit lui aussi un héros de l'énergie: devenu rebelle et époux d'une riche roturière par opportunisme, il s'adapte excellemment à la nouvelle société. II- Un roman de la mort Un Prince hanté par la mort Le Guépard est un roman en bonne partie focalisé sur don Fabrice. Ce point de vue interne dominant nous fait voir le monde et la vie par le prisme d'une subjectivité depuis toujours hantée par la mort. [...]
[...] "Le guépard", Tomasi Giusepe di Lampedusa (1958) - un roman de la mort ? Lorsque Lampedusa rédigeait son unique roman, Le Guépard, il sentait ses forces diminuer. En 1957, il a noté, dans son journal, cette sensation très présente, et croissante, du déclin physique: A la maison, dans la soirée, nette sensation d'être à bout de force. Cela passera cette fois encore peut-être. Mais un jour ou l'autre, cela ne passera plus (cité par Pietro Citati dans Le Monde des livres mai 2007). [...]
[...] 145) Le Guépard accorde une grande place à la sensualité, loin d'être envahi par la mort. Dès l'incipit du roman, nous découvrons à quel point le moment de recueillement du rosaire est comme attaqué de tous côtés par une série de représentations sensuelles: le tableau d'une Sainte Madeleine opulente, qui ne fait que prendre des airs de pénitence (p. des nudités mythologiques tracées sur le carrelage; une fresque ou une Vénus langoureuse fait partie du cortège des dieux de l'Olympe. [...]
[...] Ils sont d'autant plus touchants pour le Prince qu'ils ignorent la mort, nouveaux Roméo et Juliette étrangers au fait que le scénario de leur vie a préparé pour eux la crypte et le poison Un écrivain au crépuscule de sa vie Le Guépard est enfin un roman de la mort en ce sens ou son auteur, Lampedusa, sentait ses forces décliner lors de la rédaction de sa première et dernière œuvre. Dans Fabrice est le double partiel de Lampedusa, et son obsession de la mort fait du roman une autobiographie déguisée, crépusculaire. Mais les fulgurances macabres ne se limitent pas à la conscience du Prince. Elles surgissent en toute occasion. [...]
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