Dissertation de Littérature concernant l'oeuvre de Lampedusa Le Guépard et ayant comme sujet : "Villas et palais dans le Guépard de Lampedusa, vestiges menacés d'un ordre ancien ?".
[...] Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa Problématique : Villas et palais dans le Guépard de Lampedusa, vestiges menacés d'un ordre ancien ? Bien que roman fictif, Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa renferme indéniablement une partie du vécu réel (son enfance) ou fantasmé (24 heures de la vie de son grand-père) de l'auteur. Ainsi, puisant dans la réalité de son propre palais à Palerme, ou bien même peut-être du château en Estonie de sa femme Licy Lampedusa imprègne les lieux de vie des personnages de son roman d'une consistance, d'un rôle représentatif et symbolique. [...]
[...] La fameuse scène du bal, dans la sixième partie du roman (en 1862), se déroule dans une autre demeure de la noblesse sicilienne, celle des Ponteleone ; c'est pour Lampedusa l'occasion de décrire, notamment par le biais d'Angelica (soi-disant amatrice d'art), la magnificence de ce lieu. De toute évidence, les palais et villas du roman, dans lesquels se déroule presque toute l'action, permettent à l'auteur d'ancrer l'aristocratie sicilienne dans le paysage de l'île, tels des emblèmes de cette région au même titre que les ruines de Syracuse ou les déserts arides de la région de Castelvetrano. Précisément, palais et villas semblent aussi éternels que les paysages millénaires du trajet vers Donnafugata, mais de la même façon autant inscrits dans l'histoire de la Sicile. [...]
[...] Quel sens donner aux villas et palais qui jalonnent le récit du Guépard ? Les palais du Guépard apparaissent tout d'abord comme des lieux privilégiés d'exercice du pouvoir ; qu'il soit à la villa Saline à Palerme ou à Donnafugata, le Prince est suzerain, comme nous le rappelle la scène des agneaux égorgés et des fromages frais, cette parfaite illustration des relations entre seigneur et serfs (qui lui doivent des banalités) digne du Moyen-Âge ; de même, sa première pensée lorsqu'il arrive à Donnafugata est de constater que rien n'avait changé depuis la dernière fois, un an auparavant. [...]
[...] Ces palais font écho à l'aristocratie mais, partie intégrante du paysage sicilien, ne sont- ils pas tournés vers un passé qui leur garantirait l'éternité ? Quel sens donner à la villa Falconeri, ruine à proximité de la villa Salina ? Avertissement ou présage ? Lieux de puissance, certes, emblèmes éternels de l'aristocratie mortelle sicilienne, les palais et villas décrits par Lampedusa apparaissent plus comme des vestiges de cette aristocratie, symboles de velléités de pouvoir, assurant la mémoire mais non plus le pouvoir des grandes familles siciliennes. [...]
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