Sujet 1 : Quel rôle joue le village de Donnafugata dans le Guépard de Lampedusa ? Le village voit se profiler de nombreux événements tels que les élections et l'annonce des résultats du plébiscite, ou encore le prince qui observe les étoiles dans le ciel à la fin du film. Que représente le village pour la famille du prince ? A travers ce lieu, quelles émotions expriment les personnages ?
Sujet 2 : Le prince se voit comme « le dernier des Salina » : en quoi cette expression éclaire-t-elle le sens du roman ?
Le roman Le Guépard de Lampedusa voit tout au long la chute réelle de la noblesse au pouvoir depuis longtemps ainsi que la montée d'une nouvelle classe qui sera désormais reconnue comme supérieure. Pourtant, le principal représentant de cette classe en décadence, le prince Don Frabrizio de Salina, laisse peu d'espoir quant à la succession de son pouvoir, notamment à son fils. Comment expliquer la décadence de la classe sociale entière et à l'inverse la montée d'une nouvelle classe sociale dans le livre ? Comme Lampedusa voit il la mort annoncée du prince ? Qu'inclut cette anticipation, voire cette affirmation au sein du roman ?
[...] Tout ceci bien sûr pour désavouer Don Calogero et l'inclure dans une sorte de mafia dans laquelle règne l'argent, le pouvoir et la trahison, un thème très fort (c'est Calogero qui organise le mariage financier de Tancrède, le fils du prince Fabrizio, avec Angelica, notamment en évoquant le dot). Donnafugata marque en apparence trompeuse une joie de vivre pour ses habitants joie très vite contenue mais maque les rivalités et dissensions qui secouent et ébranlent le village, mais aussi le pouvoir en place. Le pouvoir d'alors se trouve en quasi déperdition et c'est ce que semble suggérer l'atmosphère du village. [...]
[...] Que représente le village pour la famille du prince ? A travers ce lieu, quelles émotions expriment les personnages ? Pour répondre à ces questions, nous verrons tout d'abord que le village rassemble, qu'il a un rôle unificateur, puis que c'est aussi un lieu qui cependant montre certaines rivalités, comme la guerre par exemple. En premier lieu, comme dans tout village, Donnafugata se veut un village paisible, quoique quelque peu agité lors des élections qui se manifestent pour élire le maire de la ville ; en effet, le prince Don Fabrizio considère les habitants comme des gens niais, qui ne changeront jamais dans leurs mentalités pour ainsi dire. [...]
[...] En conclusion de cette réflexion, il n'existe pas de réelle succession à Don Fabrizio, comme nous laisse l'entendre l'auteur, et tout dans le roman semble le montrer, comme dans les coutumes, la religion délaissées et ironisé-es, au profit d'une nouvelle forme de pouvoir plus libéral. [...]
[...] Peu avant sa mort, le prince voit en effet l'apparition d'une femme habillée en blanc, une voyageuse, et vraisemblablement une image de la mort. Le lecteur n'a pas d'autre alternative que de suggérer qu'il s'agit là de l'intention de Lampedusa d'annoncer l'aspect éphémère du temps, mais aussi son caractère irréversible : plus rien après ne serra comme avant. Don Fabrizio ne peut apparemment n'être que le dernier des Salina, car en tout lecteur, on ne voit aucun signe d'une succession du prince, si ce n'est celles de Tancrède ou de Don Fabrizietto qui nous sont proposées. [...]
[...] Il idéalise sa mort, comme le terme d'une vie heureuse arrivant normalement à son terme. Finalement, cette mort que prédit le prince n'est pas sous cet aspect. Don Fabrizio meurt à la fin dans un hôtel, avec pour seules personnes un prêtre, un médecin et sa fille Concetta : on peut de fait penser que la mort du prince de Salina marque une réelle ampleur au sein même du roman, mais que curieusement, cet aspect ne marque pas un point décisif qui achève l'histoire : le récit se poursuit après la mort du prince, plusieurs décennies après, temps marqué par une ellipse narrative. [...]
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