Vain oripeau, le bal des Ponteleone laisse transparaître une aristocratie en perdition. Ainsi s'esquisse au travers de cette exacerbation du factice et de l'artificiel une tentative dérisoire émanant de cette noblesse à occulter les flétrissures de sa caste. De plus, les sombres pensées de Don Fabrizio n'aboutissent qu'à cette irrévocable lapalissade : la chute de la haute société palermitaine se double de celle, imminente, du Prince.
En effet, celui-ci s'avère être pantelé par un questionnement existentiel et dont l'acuité atteint son paroxysme avec sa cristallisation engendrée par les considérations princières de la toile de Greuze.
En somme, cette pléthore de prodromes funestes disséminés au sein de ce chapitre fait de celui-ci l'ultime catalyseur de cette marche de l'aristocratie vers sa propre annihilation.
[...] Cependant, si l'univers aristocratique du Prince tend à s'effriter pour n'être plus qu'un vestige terni par le temps, à l'image de Bendico, la condition humaine lui inspire un pessimiste des plus impérieux. En effet, dans la nébuleuse de ses interrogations, Don Fabrizio est pantelé d'une prompte compassion pour ces êtres éphémères qui cherchaient à jouir du mince rayon de soleil qui leur avait été accordé entre les deux ténèbres, avant le berceau, après les dernières saccades Et cette humeur versatile préfigure les changements inexorables auxquels est déjà confrontée cette aristocratie déchue. [...]
[...] De fait, cette déliquescence s'avère n'être qu'inexorable puisqu'elle émerge principalement de la noblesse elle-même. Une provenance que Don Fabrizio d'ailleurs, de par sa lucidité, identifie ostensiblement et qui l'amène de fait, à considérer la fugacité de la vie et l'action irrémédiable du temps qui laisse s'échapper le fluide vital de tout être humain. Quant à, Fabrizietto, descendance princière, il ne sera qu'un insipide ersatz du Guépard tant ses tendances à une élégance bourgeoise supplanteront les vertus aristocratiques. Mais si la mort et le pessimisme arpentent inlassablement ce chapitre, le dernier soupir de Don Fabrizio se veut empreint d'une métaphysique certaine. [...]
[...] "Le Guépard" de Lampedusa : l'importance du bal des Ponteleone Vain oripeau, le bal des Ponteleone laisse transparaître une aristocratie en perdition. Ainsi s'esquisse au travers de cette exacerbation du factice et de l'artificiel une tentative dérisoire émanant de cette noblesse à occulter les flétrissures de sa caste. De plus, les sombres pensées de Don Fabrizio n'aboutissent qu'à cette irrévocable lapalissade : la chute de la haute société palermitaine se double de celle, imminente, du Prince. En effet, celui-ci s'avère être torturé par un questionnement existentiel et dont l'acuité atteint son paroxysme avec sa cristallisation engendrée par les considérations princières de la toile de Greuze. [...]
[...] Ainsi, c'est dans un enchevêtrement alambiqué d' ondes de soie d' armatures de crinolines mêlées aux souliers mordorés de la Princesse» et aux grandes chaussures en cuir verni du Prince que les Salina se rendent au bal. Et s'exhale, de ce tourbillon fastueux, un léger parfum de violette accompagné d'une mélodie immanente aux plis bruissants de la robe [de Maria Stella] comme pour masquer l'odeur nauséabonde d'une aristocratie en putréfaction et recouvrir les plaintes d'agonie de cette classe moribonde. Par conséquent, le reliquat d'authenticité de cette noblesse palermitaine se délite irrémédiablement face à cette hégémonie de l'artificiel. [...]
[...] En effet, Don Fabrizio étend ses prédictions macabres jusqu'à se représenter momifié, accroché par le cou dans la crypte, et éprouve presque une certaine délectation ironique face à cette image de lui-même magnifique sur ce mur, grand et long comme il était, épouvantant les jeunes filles avec le sourire immobile du visage parcheminé, avec son très grand pantalon de piqué blanc Aussi, l'ironie apparaît-elle comme l'ultime stratagème face à l'inéluctabilité de la mort. Mais ce stratagème n'est qu'un simulacre, car il ne peut que pallier aux tourments du Prince. [...]
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