La Fontaine, "Les Grenouilles qui demandent un Roi" : analyse

Résumé du document

Etude analytique de la fable de La Fontaine Les Grenouilles qui demandent un Roi.

Extraits

[...] Cette évocation se scinde en plusieurs parties : .vers 6 à 13 : appréhension et terreur des grenouilles Le récit rapporte de manière vivante, par une versification brève et ironique, ce premier comportement des grenouilles . vers 14 à 23 : familiarité des grenouilles Après la peur panique, l'auteur décrit leur attitude curieuse de familiarité presque irrespectueuse, perdant toute notion des codes sociaux . vers 24 et 25 : introduction du nouveau régime politique À travers le surnom burlesque de Jupiter et de manière ironique avec la cervelle rompue du vers 24 (faisant écho à la fable 11 du Livre VI, L'Âne et ses Maîtres), La Fontaine évoque la nouvelle politique demandée par les grenouilles. [...]

[...] Pour la fable 4 du livre III, Les Grenouilles qui demandent un Roi, l'auteur s'est inspiré de prédécesseurs antiques (Ésope, avec le même titre, et Phèdre) mais surtout et plus spécialement d'un texte de la Bible avec l'épisode relatant le début du règne des rois d'Israël. La Fontaine dénonce ici par le comportement des grenouilles, allégorie des hommes, la perpétuelle insatisfaction de ses contemporains et leurs caprices. Un schéma narratif structuré et rigoureux On retrouve dans cette fable un schéma narratif simple qui correspond à des changements de régime politique : - vers 1 à 4 : une démocratie Elle est nommée au vers état démocratique, et mise en relief par la brièveté de la versification en heptasyllabes. [...]

[...] II- Les grenouilles allégorie des hommes Les caractéristiques des grenouilles Tout au long de la fable, l'auteur met en avant la sottise des grenouilles qui sont ainsi caractérisées par des qualificatifs dépréciatifs (tels que sotte et peureuse au vers mais surtout par le terme péjoratif des vers 7 et 8 : gent, qui s'applique à une race ou une espèce) et une attitude de couardise (vers 9 et 12). La sottise étant par ailleurs accentuée par l'antithèse des vers 13 et 14 : géant / soliveau. La Fontaine traduit le caractère désordonné de leur fuite par : - une accélération du rythme avec un changement métrique, comme par exemple les vers et 11, et des coupes de vers (vers 10 par exemple) - les indices de lieu : sous les eaux (vers Dans les joncs, les roseaux (vers Dans les trous du marécage (vers 11). [...]

[...] Le bon sire le souffre et se tient toujours coi. Jupin en a bientôt la cervelle rompue : 25 Donnez-nous, dit ce peuple, un Roi qui se remue. Le monarque des dieux leur envoie une grue, Qui les croque, qui les tue, Qui les gobe à son plaisir ; Et grenouilles de se plaindre Et Jupin de leur dire : Eh quoi ? votre désir A ses lois croit-il nous astreindre ? Vous avez dû premièrement Garder votre gouvernement ; Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire 35 Que votre premier Roi fut débonnaire et doux De celui-ci contentez-vous, De peur d'en rencontrer un pire. [...]

[...] Les Grenouilles qui demandent un Roi Recueil : parution en 1668. Livre : III. Fable : composée de 37 vers. Les Grenouilles se lassant De l'état démocratique, Par leurs clameurs firent tant Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique Il leur tomba du ciel un Roi tout pacifique : Ce Roi fit toutefois un tel bruit en tombant, Que la gent marécageuse, Gent fort sotte et fort peureuse, S'alla cacher sous les eaux Dans les joncs, les roseaux, Dans les trous du marécage, Sans oser de longtemps regarder au visage Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau. [...]