Le Rivage des Syrtes est un roman écrit par Julien Gracq et publié en 1951. Il s'agit d'une oeuvre mêlant les thèmes de l'amour et de la guerre où Aldo, à travers une narration à la première personne, fait le récit rétrospectif de ses souvenirs. L'extrait que nous allons étudier est une scène de rencontre présentant le personnage énigmatique de Vanessa Aldobrandi. Une rencontre inhabituelle, où l'auteur met en relief les émotions éprouvées de manière particulièrement poétique.
Dans un premier temps, nous analyserons la progression de la découverte de la jeune fille. Dans un second temps, nous verrons comment le narrateur parvient à donner un caractère exceptionnel à cette rencontre.
Dans un récit à la première personne, le narrateur donne toujours son point de vue personnel sur la situation décrite. Son récit est toujours subjectif. Ainsi pour mieux comprendre la scène, il nous faut comprendre qui il est et quel est son état d'esprit afin de mieux cerner son point de vue. Nous percevons dès les premières lignes l'auteur comme quelqu'un d'un peu rêveur : il aime se promener au point que l'un des belvédères de la ville soit devenu son "préféré". Il se définit lui-même comme "particulièrement solitaire". Nous le percevons également comme quelqu'un de maladroit (...)
[...] Le narrateur définit enfin la silhouette comme celle d'une jeune fille ou d'une très jeune femme et ce n'est qu'à la fin qu'il la nommera : c'est ainsi que je connus Vanessa Cependant à aucun moment il ne donnera de description concrète sur la couleur de ses yeux, de ses cheveux, la forme de son visage etc Il insiste davantage sur l'isolement du personnage : son profil est perdu son visage à demi dérobé elle a le «regard d'un banni elle est l'esprit solitaire de la vallée une expression accentuant de nouveau l'aspect fantomatique du personnage, à la fois fuyant et présent. Cette impression de présence est renforcée d'une part par la métaphore la reine du jardin donnant au personnage un pouvoir divin. Le fait que ces mots soient en italiques leur donne une importance particulière, insistant sur le pouvoir de la jeune fille. De plus cette dernière surplombe la vallée et possède un domaine solitaire des mots insistants sur l'étendue du pouvoir divin de la jeune femme. [...]
[...] Nous pouvons noter que, malgré le silence de la scène, le narrateur ressent Vanessa comme un obstacle. L'apparition, dès le début de l'extrait casse l'habitude que le narrateur avait : à l'endroit exact où je m'accoudais d'habitude à la balustrade se tenait une femme Vanessa a donc pour ainsi dire pris sa place d'entrée de jeu. Alors que le personnage est lui-même décrit comme solitaire Vanessa est une reine qui prend possession de son domaine solitaire elle semble donc d'une part voler le statut du narrateur comme personnage solitaire mais également posséder le lieu où le narrateur a l'habitude d'être seul. [...]
[...] Nous percevons dès les premières lignes l'auteur comme quelqu'un d'un peu rêveur : il aime se promener au point que l'un des belvédères de la ville soit devenu son préféré Il se définit lui-même comme particulièrement solitaire Nous le percevons également comme quelqu'un de maladroit: alors qu'il voit cette apparition inattendue qu'est la jeune femme, il lui est difficile de se retirer sans gaucherie ; il parle également d'une position assez fausse ce qui renforce l'idée que le personnage se sent dérangé et mal à l'aise, ou, comme il le dit, dépité et embarrassé par l'apparition de la jeune fille, qui semble couper à court sa rêverie solitaire. Cependant, la description de la jeune fille, riche et poétique, montre l'intérêt que le personnage porte à cette dernière. [...]
[...] Le narrateur semble impressionné à la vue du personnage, elle renvoie des images grandiloquentes : le narrateur parle de la solennité de l'instant, joué comme un thème majeur d'un orchestre, un rapport à la musique insistant sur l'aspect majestueux de la scène. Cependant, cet aspect grandiloquent est perçu par l'auteur comme quelque chose de grave de triste. Et ce sont ces contrastes qui rendent la scène particulièrement inhabituelle. Il y a donc plusieurs éléments qui rendent cette rencontre exceptionnelle. Bien entendu, le fait que l'auteur soit dans une position surplombante en haut de la ville, est un choix narratif qui permet à la scène de paraître d'autant plus grandiose. [...]
[...] Le Rivage des Syrtes est un roman écrit par Julien Gracq et publié en 1951. Il s'agit d'une œuvre mêlant les thèmes de l'amour et de la guerre où Aldo, à travers une narration à la première personne, fait le récit rétrospectif de ses souvenirs. L'extrait que nous allons étudier est une scène de rencontre présentant le personnage énigmatique de Vanessa Aldobrandi. Une rencontre inhabituelle, où l'auteur met en relief les émotions éprouvées de manière particulièrement poétique. Dans un premier temps, nous analyserons la progression de la découverte de la jeune fille. [...]
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