Commentaire composé sur le passage de la tempête extrait du roman Au château d'Argol, écrit par Julien Gracq. Les problèmes principaux qui sont soulevés sont ceux des particularités de cette tempête, ainsi que la fonction qu'elle occupe dans l'extrait étudié, ainsi que dans tout le récit.
[...] Deuxièmement, le deuxième antagoniste, composé de la forêt, du château et d'Albert, est bien plus faible que l'orage, et pendant la plupart du combat, il est passif. En effet, la fragilité est le caractère principal de cet antagoniste: fragile est l'adjectif qui qualifie les branches des arbres; cet adjectif démontre la faiblesse des arbres en tant que combattant, en effet, c'est l'orage qui aggresse la forêt, et celle-ci ne fait que se défendre mais n'a pas la consistance pour le faire car elle est fragile Ainsi, la forêt ne cesse de subir les attaques de l'orage, et ne parvient pas à se défendre et est, en tant que combattante, mainte fois battue par l'orage, et c'est pour cette raison que cet extrait regorge d'expressions qui signifient que la forêt plie sous les nombreux assauts de la tempête et est désarmée: comme des herbes; un sol nu; ils succombaient, ils succombaient; la chute Ainsi, la forêt n'est pas de taille à affronter l'orage, et c'est pourquoi, tel un guerrier, elle essaie de se préserver et de se défendre, comme si elle était consciente de sa faiblesse par-rapport à l'orage. [...]
[...] Ainsi, bien que cet orage, dans son déroulement et sa nature même ne semble pas vraisemblable, ce n'est pas ce qui compte réellement; en effet, l'intention de l'auteur était de créer une atmosphère fantastique, c'est à dire qui n'appartient pas entièrement au monde rationnel que nous connaissons. Ainsi, s'il est vrai que la véracité des événements ne soit pas certaine, le plus important est de savoir pourquoi l'auteur a créé une ambiance fantastique dans laquelle le paysage que regarde Albert est si violent; quel était l'intérêt d'une telle scène? En fait, ce qui caractérise Julien Gracq et qui s'applique à cet extrait en particulier, c'est que les paysages que regardent les personnages traduisent leurs sentiments intérieurs. [...]
[...] En effet, la masse touffue des arbres de la forêt est comparée à une chevelure humaine par le moyen d'une métaphore: l'ouragan tordait follement cette crinière grise! Cette comparaison est reprise par la métaphore de la cime des arbres, qui est comme une tête humaine: la tête de chaque arbre Ainsi, nous nous rendons compte que les éléments naturels ont forme humaine, et cette personnification transforme la nature en véritable guerrière, et les éléments naturels, ainsi transformés, sont violents et agressifs comme le sont ses guerriers. [...]
[...] Ainsi, cet affrontement qui a eu lieu sous les yeux d'Albert n'a ni vainqueur, ni vaincu, ils ont tous perdu, car c'est une force supérieure, la nuit, qui décide du déroulement de ce combat, elle a donc décidé de son terme. Cependant, le déroulement des événements tel que nous le voyons, c'est à travers un filtre, celui de la subjectivité du narrateur. En effet, s'il est vrai que ce qui se passe sous les yeux d'Albert est un orage qui se déchaîne sur la plaine de Storrvan, peut-être que la violence extrême décrite par le narrateur n'est que la manifestation de cette subjectivité. [...]
[...] En outre, le château et Albert, eux, ne se défendent pas, comme s'ils n'étaient pas conscients, à la manière de la forêt, de l'agressivité de la tempête. Il n'y a que les rochers qui tentent, comme la forêt, de se défendre: Les rocs nus brillèrent comme de dangereuses cuirasses Cependant, malgré les efforts fournis par la forêt et les rochers, ils ne sont pas suffisamment puissants pour contrer et parvenir à faire plier l'orage. Ainsi, la fin de ce combat semble prévisible, c'est à dire que la puissance de l'orage viendra à bout de la résistance de la forêt. [...]
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