Gracq, "Au Château d'Argol" : Extrait

Résumé du document

Les éléments naturels, l'espace et le temps entretiennent d'étroites relations dans ce texte. Concernant l'espace, la scène se déroule au bord de mer, dans un golfe, thème récurrent du roman. Le texte se construit sur une série d'oppositions et est très descriptif. Le château est à la fois ouvert et fermé (...)

Extraits

[...] Julien Gracq choisit de donner une atmosphère particulière à son château à travers une relation complexe entre l'espace, le temps et les éléments naturels et par la complexité des relations qu'entretiennent les personnages entre eux. L'onirisme et la poésie font partie intégrante de l'œuvre et sont utilisés pour laisser place à l'inconscient et aux agitations profondes de l'être. Gracq n'utilise que de la description, une écriture automatique spécifique à l'écriture surréaliste qui dépeint un paysage, tel un tableau pouvant être admiré par le lecteur qui devient spectateur. [...]

[...] Nous commencerons par le point de vue surréaliste. Les personnages n'ont aucune épaisseur psychologique, l'auteur pense à travers ses personnages. Il s'agit d'une focalisation interne du personnage d'Albert. Son corps devient réceptacle des sensations une outre entièrement close le corps se confond avec la terre irradiée par tous les pores de la planète ; chaque parcelle de la peau en épuisât simultanément les profondes délices Chaque sensation est perçue à l'extrême, presque à la limite du supportable jusqu'au déchaînement des éléments le vent claquant de la mer fouettait le visage ; arrachait le sable mouillé une poussière étincelante La beauté peut très bien devenir laide, l'antonymie beauté laideur est omniprésente dans le texte. [...]

[...] Et pour l'air, il y a : le vent, la brume, le brouillard. On passe d'une dissociation à une association des éléments. Nous avons pu voir qu'il existait une relation de dissociation et d'association entre les différents éléments qui confère une dynamique au texte. Celui-ci est également mêlé de poésie et de lyrisme. La géométrie des éléments. Dans ce paysage, l'idée d'onirisme se manifeste par la verticalité et l'horizontalité des éléments. L'horizontalité correspond aux éléments naturels réels et la verticalité confère au texte un aspect spirituel et presque irréel faisant partie du domaine de l'inconscient. [...]

[...] Référence au Dieu Atlas qui soutient la Terre de ses bras, Heide, elle, soutient le ciel (elle élevé cariatide Les hommes deviennent prisonniers de son amour telle la sirène enchantant les marins, Albert et Herminien. Les rôles masculins. Les seuls protagonistes masculins sont Albert et Herminien, tous deux amis et amoureux de la même femme. L'ambiguïté persiste dans le fait de la confusion des 2 personnages en un : Herminine serait ce que Albert n'est pas et inversement. L'image de volupté, de sensation et de plaisir se projette sur la femme-objet qu'est Heide. Elle passe de l'inaccessible par son statut de déesse à l'accessible par son statut de femme. Le château, lieu idyllique ? [...]

[...] Concernant l'espace, la scène se déroule au bord de mer, dans un golfe, thème récurrent du roman. Le texte se construit sur une série d'oppositions et est très descriptif. Le château est à la fois ouvert et fermé. Il est ouvert comme on peut voir dans se passage : ils allèrent se baigner dans le golfe et à la fois fermé dont on voyait du château scintiller les étendues liquides et éternellement vides Le champs lexical du texte est construit autour de l'espace ouvert : la plage et la mer et un espace clos, le château. [...]