Dans cette fable, La Fontaine s'inspire d'une farce du théâtre populaire et ne met en scène qu'un seul personnage : Garo influencé par le personnage du paysan, Garreau, du « Pédant joué » de Cyrano de Bergerac. Le titre de cet apologue, Le Gland et la Citrouille, prête à sourire, mais le sujet traité n'en est pas moins sensible au 17ème siècle puisqu'il s'agit de l'ordre divin qui se manifeste dans la nature. L'enjeu de cette fable ironique est de contester cette harmonie de l'ordre divin, mais par le truchement d'un personnage ridicule et vaniteux (...)
[...] Les vers hétérométriques suivent le rythme lié à l'histoire : - la première partie fait intervenir des octosyllabes imprimant de la rapidité au discours du villageois orgueilleux. La métrique ne fait là que traduire la faiblesse des propos. - la seconde partie est exposée en alexandrins, plus propres au thème de la démonstration. Plus longs, ils traduisent la force du raisonnement. Mais, le fabuliste se moque de son personnage autant quand il s'élève contre Dieu que pour manifester, après son inexpérience, sa dévotion (vers 30 à 32). Le fable est clairement ironique, ne serait-ce que par le renversement trop simpliste. [...]
[...] Il s'éveille ; et portant la main sur son visage Il trouve encor le Gland pris au poil du menton. Son nez meurtri le force à changer de langage. Oh, oh, dit-il, je saigne ! et que serait-ce donc S'il fût tombé de l'arbre une masse plus lourde, Et que ce Gland eût été gourde ? 30 Dieu ne l'a pas voulu : sans doute il eut raison ; J'en vois bien à présent la cause. En louant Dieu de toute chose, Garo retourne à la maison. [...]
[...] La fable 4 du livre IX, Le Gland et la Citrouille, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse. Conforme à cette orientation du second recueil, le bestiaire en est ici absent au profit des végétaux. Dans cette fable, La Fontaine s'inspire d'une farce du théâtre populaire et ne met en scène qu'un seul personnage : Garo influencé par le personnage du paysan, Garreau, du Pédant joué de Cyrano de Bergerac. [...]
[...] Le Gland et la Citrouille Recueil : II, parution en 1678. Livre : IX. Fable : composée de 33 vers. Dieu fait bien ce qu'il fait. Sans en chercher la preuve En tout cet Univers, et l'aller parcourant, Dans les Citrouilles je la treuve Un Villageois, considérant 5 Combien ce fruit est gros et sa tige menue : À quoi songeait, dit-il, l'Auteur de tout cela ? Il a bien mal placé cette Citrouille- là ! Hé parbleu ! je l'aurais pendue À l'un des chênes que voilà C'eût été justement l'affaire ; Tel fruit, tel arbre, pour bien faire. [...]
[...] Mais elle sert de révélateur puisque Garo, pourtant l'égal de Dieu exprime alors son humilité et retourne à la maison (vers 33). Ce renversement de situation lui-même relève du comique. Conclusion Remarquable par la légèreté et le dynamisme narratifs, maniés avec habileté par La Fontaine, ces atouts ne doivent cependant pas masquer l'essentiel. La leçon morale à retenir de cette fable est que l'homme est vain et Dieu souverain et responsable de l'ordre qui se manifeste dans la nature, en somme il faut accepter la Nature telle qu'elle est La Fontaine connaissait parfaitement les mouvements de la pensée libre de l'époque mais doutait sur la religion. [...]
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